Réveillé dès potron-minet pour mettre la dernière main à mon discours, vérifier une dernière fois telle ou telle anecdote, je vis toujours intensément cette réception des jubilaires à l’Hôtel de ville, le lundi de Pâques. Dites : avec le Conseil municipal, je reçois 1 965 années d’amour cumulées que se sont donné le couple qui fête ses noces de saphir (65 ans), les 11 couples aux noces de diamant (60 ans) et les 27 couples aux noces d’or (50 ans) !
Partis en cortège automobile de la place de la République jusqu’à la mairie, ils sont accueillis par l’Union musicale, on leur ouvre la portière de la voiture, je remets à la jeune mariée un bouquet sur le perron en compagnie de mon adjointe au nouvel âge, Dany Cuchère, puis c'est la photo souvenir avec le couple jubilaire qui monte ensuite les marches de l'Hôtel de ville après avoir été salué par tous mes adjoints ceints de leur écharpe, puis s’installe dans la salle des mariages.
Après que deux chansons (Les vieux mariés, et L’hymne à l’amour) ont, avec émotion, été interprétées pour tous les couples, je souligne d'emblée dans mon intervention qu’ « il n’est de richesse que d’amour, et que vivre sans aimer ou sans être aimé, n’a que bien peu de sens ».
Quand ces couples se sont connus, ils avaient peu mais ils ont « construit beaucoup : un amour ». Je suis fier de les accueillir ce matin, et leur dit notre respect et notre affection. Ensemble, comme je le fais chaque année, nous revisitons chacune des années de mariage, à la fois via l’actualité mondiale, française et wattrelosienne, et surtout les chansons et musiques de l’année, celles qu’ils ont chantées et sur lesquelles ils ont dansé…
En 1950, année de mariage de Line Renaud et de son Loulou, Yvette et Robert, ont sans doute fredonné la « maladie d’amour, maladie de la jeunesse » d’Henri Salvador, chanson qui rappelle que « quand l'amour devient fort, c’est plus beau que la vie », ou L’hymne à l’amour d’Edith Piaf qui pleure Marcel Cerdan.
En 1955, la tension Est-Ouest est vive avec la signature du Pacte de Varsovie mais le rock commence à se déchaîner, ce qui n’empêche pas nos couples de chanter avec Charles Aznavour « sur ma vie, je t’ai juré un jour de t’aimer jusqu’au dernier jour de mes jours », ou de penser, avec Luis Mariano, que « faire un jour, un mariage d’amour… oh la la, c’est magnifique ! ».
Enfin en 1965, si Zorro, Belphégor, les Saintes-Chéries, ou Le mot le plus long font leur apparition à la télévision, Le gendarme à New-York et Mary Poppins au cinéma, Aline, Capri c’est fini, Le ciel, le soleil et la mer, ces slows de 1965 auront été « de bien beaux nids pour faire éclore l’amour » de nos jubilaires du jour. Et si Jean Ferrat s’interroge (« Que serais-je sans toi qu’un cœur au bois dormant ? »), Guy Mardel veux « semer le doute, pour récolter l’amour », Enrico Macias proclame « mon cœur d’attache, c’est toi ; ma vie et ma passion, c’est toujours toi ». A chaque couple, en leur remémorant synthétiquement son acte de mariage (que j’agrémente cette année de références aux films qui passaient ce jour-là, à Roubaix et à Wattrelos, au cinéma), j'offre une copie, une médaille-souvenir de deux mains qui se nouent et une bouteille à consommer avec modération.
Juste avant de conclure avec deux citations : la première est de Raoul Follereau, « La seule vérité, c’est de s’aimer » ; la seconde de La Tasse : « Perdu est tout le temps que l’on passe sans aimer ». Très bon anniversaire de mariage, chers jubilaires, soyez encore heureux longtemps ensemble !
Merci de ce beau lundi que vous m’avez donné, que vous avez donné à toutes et tous.
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