Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, l’avait promis, il l’a fait. A midi, ce vendredi, le ministre est venu au commissariat de Roubaix tenir une réunion de travail avec responsables policiers et élus locaux sur la zone de sécurité prioritaire de Roubaix-Tourcoing-Wattrelos. C’est dans ma circonscription, et je suis évidemment présent pour l’accueillir, en présence de mes collègues maires et parlementaires.
La ZSP de Roubaix-Tourcoing-Wattrelos est grande (90 000 habitants) et d’entrée, le ministre confirme l’autorisation de séparation en deux ZSP, prenant acte de l’existence de deux pôles organisationnels puisqu’il y a deux commissariats centraux, à Roubaix et à Tourcoing. Déjà, la ZSP de Roubaix-Wattrelos couvrira 56 000 habitants.
Après l’introduction générale du préfet de région, les responsables policiers (sécurité publique, police judiciaire, GIR) présentent au ministre, les évolutions chiffrées et les problématiques de la ZSP, et insistent spécifiquement sur les quartiers plus difficiles que sont Pile-Saint-Elisabeth, l’Epeule et l’Alma.
Parole est ensuite donnée aux élus. Pour ma part, comme il faut être synthétique, j’insiste sur un point clé : c’est dur d’être policier à Roubaix, compte tenu de la complexité des problèmes et de l'âpreté des batailles à mener (drogue, prostitution, braquages), que la proximité de la frontière accentue ; d’où la considération spécifique que je réclame pour la circonscription de police de Roubaix dans trois dimensions :
> les moyens humains : on ne peut oublier que de 2007 à 2012, il y aura eu 140 policiers en moins dans les effectifs ! Et de ce point de vue, si la ZSP a eu l’effet positif d’éviter la baisse des effectifs (c’est déjà bien !), ceux-ci n’ont pas réaugmenté jusqu’à présent ! Et on reste donc à un niveau d’effectifs inférieur à ce qu’il était il y a dix ans, donc insuffisant ! D’autant plus qu’avec le voisinage de la ville-centre de la métropole, des policiers de Roubaix sont malheureusement trop souvent prélevés de leur tâche à Roubaix pour des besoins lillois (hôpitaux, prisons, ordre public…).
> les moyens techniques : entre autres exemples, il n’est pas rare que certains week-ends ou jours fériés, il n’y ait qu’un ou deux véhicules de patrouille disponibles sur toute la circonscription !
> les moyens juridiques : le 23 juillet 2015 a été (enfin) votée la loi ratifiant l’accord de coopération transfrontalière France-Belgique sur la police et la justice. Sauf que pour être parfaitement opérationnels, nos policiers sur le terrain ont besoin de notes et directives d’organisation qui ne leur ont toujours pas été transmises ! Ce sont des dispositions réglementaires, et je les ai donc réclamées au ministre.
Bernard Cazeneuve a successivement informé, en réponse, les participants à la réunion sur le nouveau dispositif statistique de la délinquance, sa préoccupation de renforcement des unités mobiles, ses inquiétudes sur la porosité de la délinquance, sa mobilisation contre les détentions d’armes, la coopération entre police nationale et polices municipales, la vidéosurveillance et la sécurité métropolitaine des transports en commun.
Mais son intervention fut surtout clairement, et fortement, une déclaration de soutien aux policiers locaux et aux élus. Rappelant les 13 000 suppressions de postes (7 000 dans la police et 6 000 dans la gendarmerie) sous le quinquennat précédent, la perte aussi de 15 unités de force mobile, ses contraintes (plan vigipirate et pression migratoire qui nécessitent des moyens), il a souligné que, malgré les contraintes budgétaires, durant ce quinquennat-ci, il y a 500 créations de postes par an (soit 2 500 en 5 ans), plus les 1 500 du plan antiterrorisme, plus les 900 pour faire face au contexte. Voilà pourquoi il annonce la création nette de 75 postes supplémentaires pour nos deux zones de sécurité prioritaire (dont 35 d’ici la fin de l’année).
Rendant vigoureusement hommage aux forces de l’ordre et à leur travail dans nos villes, Bernard Cazeneuve, en conclusion, annonce qu’il reviendra prochainement. Les élus présents auront compris le sérieux de l’écoute et des engagements du ministre.