Les médias l’annonçaient, certains – y compris au PS – sans doute l’espéraient : la réunion du groupe socialiste à l’Assemblée allait être rude ! Il n’en fut rien. Comme le dit d’entrée notre président, Bruno Le Roux, « ceux qui attendent une réunion de déchirement seront déçus ». Une question agite les esprits, Bruno est très clair dans sa réponse : « Il n’y a pas plus d’abandon de valeurs que de complaisance à l’égard des terroristes ! ».
« La menace terroriste est très forte : c’est la réalité au moment où nous débattons ». Bruno Le Roux souligne les nombreux points d’accord entre nous :
- la nécessité de renforcer la sécurité des Français : avec la constitutionnalisation de l’état d’urgence, la simplification de la procédure pénale, le groupe socialiste est en phase avec le Gouvernement !
- le respect des engagements du Président pris devant le Congrès. Nous avons la même vision de l’unité nationale !
- si une mesure de déchéance est instituée, elle ne doit ni porter atteinte à l’égalité des Français, ni créer des apatrides ;
- la volonté partagée de maintenir l’unité nationale contre le terrorisme. Cela implique un Gouvernement ouvert aux propositions de la majorité et de l’opposition. « Le groupe socialiste est là pour aider le Président et son Gouvernement, pas pour l’entraver ».
Le Premier Ministre, Manuel Valls commence son intervention en résumant : « Une année terrible s’achève, une année décisive s’engage ». En témoignent le plan de mobilisation sur l’emploi - le Président va s’exprimer à ce sujet - ou le discours du Président sur la jeunesse et l’engagement, ou encore les mesures en vigueur depuis le 1er janvier en faveur du pouvoir d’achat ou de la santé des Français (prime d’activité, complémentaire santé, compte pénibilité…). Il se dit « inquiet pour la situation de l’Europe » (terrorisme, crise des réfugiés, Brexit potentiel, risque de césure entre pays du Nord et ceux du Sud...).
Evoquant la réforme constitutionnelle, Manuel Valls rappelle le contexte créé à partir du 13 novembre (130 morts, des centaines de blessés… Il ne faut pas oublier !) : pour le Président, pour le Premier Ministre, ce sentiment : « Tout pouvait vaciller ». D’où la forte intervention du Président au congrès !
Si l’unité nationale a été possible, c’est grâce à l’intervention du Président de la République et à son contenu !
Dès lors, la réforme constitutionnelle n’est pas une surprise. Le Président se devait de respecter les annonces faites au congrès. Le texte a été soumis au conseil d’Etat.
« Nous concevons l’inscription de l’Etat d’urgence comme une garantie ». Au sujet de la déchéance de nationalité, « le débat est légitime ». L’efficacité de la mesure est double : possibilité d’expulsions et charge symbolique du lien à la nation.
La révision constitutionnelle concerne la lutte contre les terroristes ! Il s’agit de garantir l’Etat de droit. Manuel Valls le souligne : il s'agit d'une loi constitutionnelle ; c'est à lui, Premier Ministre, de présenter la révision constitutionnelle. Et rappelle : il s’agit d’un engagement du Président d’inscrire la déchéance dans la Constitution; il n’y aura pas d’apatrides !
Pour ma part, je n’ai aucun état d’âme, aucune réserve : je voterai la révision constitutionnelle voulue par le Président de la République et le Premier Ministre !