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20 janvier 2016 3 20 /01 /janvier /2016 12:12

Mandatée par la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale, la Cour des Comptes a présenté mercredi 20 janvier 2016 un Rapport important sur les dispositifs d’insertion en faveur des jeunes sortis sans qualification du système scolaire.

 

En 2014, 100 000 jeunes sont sortis, sans diplôme ni titre professionnel, du système éducatif, un chiffre très élevé même s’il est en baisse (122 000 jeunes décrocheurs en 2007) et inférieur à la moyenne des autres pays de l’Union Européenne.

 

En 2014, ce sont au total 480 000 jeunes âgés de 18 à 25 ans qui  ne disposaient d’aucune qualification – 10% de la tranche d’âge – avec comme corollaire la très grande difficulté pour nombre d’entre eux d’accéder à un emploi.

 

Selon les chiffres présentés par la Cour des Comptes, dans les quatre années qui suivent leur sortie du système éducatif, 50% des jeunes sans qualification sont sans emploi ; ils sont encore 33% sans emploi au bout de 5 à 10 ans !

 

Le rapport de la Cour des Comptes met également en perspective l’ensemble des dispositifs, ils sont nombreux, trop ! 22 au total, mis en œuvre au profit des jeunes sans qualification  par le Ministère de l’Education Nationale, celui de l’Emploi, les Régions et les partenaires sociaux.

 

Ces différents dispositifs représentent un investissement considérable de la collectivité, à hauteur de 1.9 milliards d’euros, afin d’améliorer en permanence le taux d’emploi beaucoup trop faible en France des 16-25 ans et de réduire le taux d’échec scolaire trop élevé à l’origine de ce gâchis que vit, au quotidien, une partie de notre jeunesse.

 

Depuis 2012, la majorité présidentielle a fait de la lutte contre le décrochage scolaire et de l’insertion professionnelle des jeunes un de ses axes prioritaires.

 

La Cour des Comptes dans son rapport a ainsi évoqué des aspects positifs de notre politique :

 

-la mobilisation de l’Education Nationale avec la loi sur la refondation de l’Ecole de 2013 en faveur des élèves décrocheurs : le rôle innovant des plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs est salué, le repérage des jeunes en difficulté a progressé même si la moitié des jeunes suivis sont encore réorientés sur des parcours scolaires souvent compliqués pour certains d’entre eux,

 

-le rôle essentiel des Missions locales qui accueillent 45% des jeunes sans qualification notamment via les contrats d’insertion dans la vie sociale (CIVIS), l’intérêt du dispositif des écoles de la 2ème chance ou l’importance de l’alternance qui reste encore trop difficile d’accès pour ces jeunes sans diplômes alors que l’offre en terme de recrutement existe sur le terrain,

 

-l’intérêt des dispositifs les plus récents mis en œuvre depuis 2012. Ces dispositifs à l’image des emplois d’avenir, de la garantie jeunes que le Ministre de la Ville, Patrick Kanner, souhaite porter à 100 000 bénéficiaires en 2017, sont mis en avant par la Cour des Comptes, en dépit de leur coût budgétaire, dans la mesure où ils se caractérisent par l’intensité de l’accompagnement, humain et financier, du jeune sans qualification.

L’ensemble des députés- Gauche et Droite confondus- membres de la Commission des finances ont accueilli favorablement les préconisations de la cour des Comptes en la matière visant respectivement à:

 

-procéder à une remise à plat de l’offre de formation et d’insertion professionnelle, éclatée entre de trop nombreux dispositifs peu lisibles pour les jeunes eux-mêmes, voire en concurrence au niveau des allocations versées par les différents dispositifs actuels ;

-créer une instance opérationnelle de pilotage des programmes régionaux de formation et d’insertion à l’échelle des bassins d’emplois ;

-proposer des réponses personnalisées aux décrocheurs les plus jeunes (16-18ans) qui n’ont pas vocation à réintégrer le système scolaire, différentes par définition de celles des jeunes les plus proches de l’emploi ou de ceux qui ont besoin un accompagnement intensif.

Pour ma part, je considère que cette réforme est essentielle, et au-delà des considérations budgétaires et d’efficacité des parcours vers l’emploi des jeunes sortis en échec du système éducatif, c’est bien sûr l’avenir d’une partie essentielle de notre jeunesse qui est en jeu, elle qui représente l’avenir de notre pays.

 

Voilà pourquoi la lecture de ce Rapport est intéressante : pour rappeler les sommes investies pour la jeunesse, évaluer les dispositifs, et améliorer ce qui doit l’être.

 

Pour visualiser la synthèse des coûts globaux et unitaires, cliquer ici.

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