Ce vendredi matin, je me suis rendu à l’école Lavoisier, rue Jules Guesde à Roubaix, afin que les élèves de la classe de CM2 me présentent la Proposition de loi qu’ils ont élaborée dans le cadre du Parlement des enfants, avec leur « maîtresse » Christelle Meerseman.
D’entrée, notre rencontre s’engage sur qui je suis, le rôle du Député (vote les lois, contrôle le Gouvernement, représente la population), le périmètre de la circonscription. Avec Hugo que j’ai invité au tableau, nous avons dessiné l’hémicycle, expliqué les places du Gouvernement, celles des députés, la gauche, la droite. J’ai constaté très vite avec intérêt que les élèves avaient bien bossé : le nombre de députés, celui des femmes députées (bravo Youssef !), l’existence du Sénat, tout cela ils le savaient.
Nous avons engagé deux (petits) débats sur la loi (la règle pour tous), et sur la parité (et la place des femmes dans la société : cela tombe bien, sur les 22 élèves, il y avait quasiment autant de filles que de garçons).
Le cœur de notre rencontre, c’était bien sûr de leur laisser me présenter leur proposition de loi, visant à « interdire la distribution de publicités non adressées dans les boîtes à lettres ». D’ailleurs, la salle de classe avait été conditionnée, car de très nombreux prospectus publicitaires avaient été jetés sur le sol près du tableau, pour rappeler la masse de ce qui, chaque jour, est déposé dans nos boîtes à lettres. Déborah, à partir de la légende amérindienne du colibri (qui apporte sa contribution à lutter contre l’incendie de la forêt), a souligné la morale qu’il faut en tirer : si chacun prend sa part d’efforts, c’est plus facile d’améliorer les choses ; cela vaut en matière d’environnement évidemment ! J’ai rappelé que l’environnement de tous, c’est d’abord la contribution à l’environnement de chacun ! Nous avons ensuite discuté le contenu de leur proposition, leur expliquant à eux qui, souvent, sont les premiers lecteurs de ces publicités qu’ils sont les « cibles » commerciales de ceux qui éditent ces publicités.
Réflexe écologique majeur, ils ont souligné combien ce serait bien que la voie électronique soit privilégiée par les publicitaires, cela détruirait moins d’arbres ! Car les arbres c’est de l’oxygène, c’est la vie (ça, ils le savaient tous parfaitement !).
Le jeu des questions/réponses donne toujours des surprises. Bien sûr, comme chaque année, on a parlé du rythme des séances à l’Assemblée, de mon chien, de l’organisation de la vie du député, de ma première nuit blanche, mais les enfants ont été très précis sur le rôle (et le nombre) de la Garde Républicaine (l’occasion pour moi de souligner la soumission des armes – l’armée – au pouvoir civil que représente le Président de l’Assemblée), les symboles que représentent les statues, le fauteuil du Président de l’Assemblée (j’ai pu leur parler des Cinq-Cents et de la Révolution française), ou encore, en répondant à Youssef qui voulait savoir s’il fallait faire des études pour être député, qu’en démocratie, le souverain, celui qui choisit, c’est l’électeur !
L’ambiance fut détendue, souriante souvent (je n’ai pas mégoté sur les anecdotes), mais très sérieuse. J’ai trouvé une classe motivée, et très mobilisée : rendez-vous avec elle pour la visite de l’Assemblée le 2 juin (j’y serai !), après que j’ai invité les élèves à déjeuner dans un resto juste en face où il y aura des frites, du chocolat, et du coca ! Ça devrait leur plaire…
En tout cas, moi ma matinée m’a beaucoup plu… J’aime beaucoup ces leçons de citoyenneté, c’est mon rôle aussi de député.