Chacun se souvient de la phrase de François Hollande, candidat, dans son discours au Bourget en 2012, « mon ennemi c’est la finance ! », une phrase si souvent mal réutilisée et qui sert si souvent à critiquer le bilan du Président !
De quoi s’agissait-il ? L’idée était, pour un président de gauche, de desserrer le carcan de la finance sur la France, d’émanciper davantage l’économie et nos services publics des pesanteurs bancaires et financières, de rétablir la souveraineté financière de la France en évitant qu’elle ne devienne une prochaine Grèce !
Car c’était bien ce qui se dessinait pour la France de Sarkozy : + 600 Mds € de dette publique supplémentaire, + 25 points de Pib de la dette publique en 5 ans ! Et une dette publique lancée au galop, en croissance exponentielle, poussée par un puissant « effet boule de neige » (écart entre les taux d’intérêt et le taux de croissance économique) qui, mécaniquement alourdissait le poids de la dette ! Sauf qu’une dette qui s’accroit, cela veut dire deux choses : d’une part, qu’il faut pouvoir la financer, et donc trouver les banquiers ou les marchés financiers qui veulent bien vous prêter en achetant vos titres de dette ; d’autre part, que vous paierez davantage de charges d’intérêt, et donc que vous consacrerez de plus en plus d’argent à rémunérer vos banquiers et moins, en conséquence, à financer des services publics et à satisfaire les besoins des français !
L’urgence absolue en 2012, c’était cela : casser la spirale de la dette ! Et il fallait donc pour y parvenir réduire ce qui alimente cette dette, à savoir le déficit public ! D’où la nécessité de ralentir la croissance des dépenses (dérivée seconde) puis de les faire diminuer (dérivée première).
Lutter contre la finance, c’est bien sûr la loi bancaire (séparer les activités spéculatives des activités bancaires), la répression des abus de marché, la lutte contre les paradis fiscaux, l’optimisation fiscale et la corruption, tous ces textes votés depuis l’arrivée de François Hollande. Mais c’est aussi ça : réduire la charge de la dette !
Et de ce point de vue, l’action gouvernementale est un succès ! Les chiffres parlent d’eux-mêmes ! Depuis que François Hollande est aux responsabilités, la dette publique coûte chaque année un peu moins cher au budget de l’Etat !
Ainsi, sous Sarkozy, entre 2009 et 2012, les intérêts payés chaque année sont passés de 37,6 Mds € en 2009 à 46,3 Mds € en 2012 (+ 23 % !) ; mais ce qui est plus significatif, c’est de comparer ces intérêts payés et l’Impôt sur le Revenu perçu par l’Etat ! Ainsi, en 2009, l’Etat devait consacrer 75 % de l’IR à payer les intérêts de sa dette, mais 90 % en 2011 !
A l’inverse, comme le souligne le graphique, la charge d’intérêts aura su être abaissée à 42,1 Mds € en 2015 (- 9 %). Et l’Etat ne consacre plus que 55 % de l’IR à payer les intérêts de sa dette,… à payer ses frais bancaires !
C’est cela lutter contre la finance : réaffirmer la souveraineté bancaire de la France. Moins d’argent pour la finance, davantage pour les Français ! Toute la stratégie financière de François Hollande est là : oui, le discours du Bourget qui proclamait la lutte contre la finance a été respecté !
Pourtant l’héritage des années Sarkozy est lourd, encore aujourd’hui. Ainsi, en 2016, l’Etat devra encore lever 187 Mds € sur les marchés pour rembourser… les dettes émises en 2008-2009 (dont la maturité moyenne des titres était d’un peu plus de 7 ans !). Ça aussi, il faudrait que les Français le sachent davantage… François Hollande, par sa politique, a desserré le garrot de la finance qui étranglait la France !