Représentant Claude Bartolone, Président de l’Assemblée nationale, et présidant à ce titre la délégation parlementaire à l’Assemblée générale des Parlements des pays de la Mer Noire, et aux côtés de mon collègue (LR), Sénateur de la Loire, Bernard Fournier (ph. ci-dessous), je participe en ce milieu de semaine aux deux jours de session plénière de l’Assemblée générale de PABSEC (Parlementary Assembly of Black Sea Economic Cooperation) à Moscou.
Cette rencontre se déroule dans un contexte particulièrement tendu, lié à la fois au terrorisme bien sûr, mais aussi et surtout aux tensions – très fortes – dues à la crise ukrainienne, aux sanctions économiques (récemment prolongées pour six mois supplémentaires) à l’égard de la Russie, et plus globalement d’ailleurs (comme le souligne le récent voyage de Vladimir Poutine auprès du Président chinois) à la résurgence des crispations entre l’Est et l’Ouest.
En l’état actuel de nos relations bilatérales, le dialogue politique entre la France et la Russie est limité, à la suite de l’annexion de la Crimée, et depuis la suppression de la Russie du G8.
Ce mercredi 29 juin, l’assemblée plénière été ouverte par Sergey Naryshkin, Président de la Douma, l’assemblée nationale russe, qui a lu un message d’accueil de Vladimir Poutine ; je l’ai salué, avec mon collègue, au nom de ses homologues du Parlement français (cf. photo).
Après avoir rendu hommage aux victimes de l’horrible attentat d’hier à Istanbul, le Président en rappelant son attachement à la PABSEC, a regretté l’absence de deux pays (Ukraine et Géorgie : les organisateurs russes ont laissé, ostensiblement, les fauteuils vides !). On a surtout plaidé avec force pour une « coopération fructueuse ».
Sous la présidence de Violeta Ivanov (vice-présidente, cf. photo ci-dessous), après la présentation par leurs responsables des activités de l’Organisation de Coopération économique de la Mer Noire (BSEC), dont cela va être le 25ème anniversaire, et de la Banque de Développement (BSTDB), comme les autres institutions partenaires, j’ai eu à intervenir au nom de l’Assemblée Nationale. Sans complaisance, à partir de la leçon que le « Brexit » donne, j’ai rappelé que toute pause dans l’intégration économique peut être risquée, et qu’il faut dans un contexte difficile, moins que jamais relâcher l’effort.
Mon collègue sénateur est, lui, intervenu dans le débat général de l’après-midi, juste après les délégations des dix pays membres présents (Albanie, Arménie, Azerbaïdjan, Bulgarie, Grèce, Moldavie, Roumanie, Russie, Serbie, Turquie).
Les débats, comme à l’accoutumée, ont été denses, mais ce qui m’a le plus interpellé, c’est le plaidoyer pour le renforcement des liens économiques, sous l’impulsion russe, avec la Chine. Après la rencontre politique Poutine/Xinping d’avant-hier, il est clair que dans la géopolitique mondiale, un rapprochement s’affirme entre Russie et Chine. Cela n’est pas à négliger, et peut être préoccupant. L’Union Européenne aurait tort de négliger cette évolution qui peut ne pas être sans risques pour l’avenir.
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