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25 août 2016 4 25 /08 /août /2016 08:11
Réformateurs (2) : éviter la dislocation de l'Europe.

La première table ronde de l'Université d'été du Pôle des Réformateurs réunissait l'ancien ministre Hubert Védrine et l'eurodéputé britannique du Labour, Richard Corbett, et avait pour thème "comment éviter la dislocation de l'Europe" ? Quelques semaines après le référendum britannique sur le Brexit, ce sujet est d'actualité.

 

Hubert Védrine aura mis en avant trois arguments majeurs :

- l'Europe n'est pas prête pour un traité plus fédéraliste. En l'état actuel de l'Europe, il n'y a pas de choix démocratique vers le fédéralisme. "Si un projet de traité devait être plus fédéraliste, l'Allemagne l'empêchera". "Si dans l'état de l'Europe, on n'arrive pas à calmer les peuples furieux, il n'y aura pas de chemin fédéral".

 

- "l'Europe ne peut pas être une France en plus grand. Cela ne sera jamais le cas !" Il faut savoir quels sont les intérêts vitaux que l'on veut défendre. "L'Europe est victime de trop de promesses : les Français aiment demander une Europe sociale, mais ce n'est pas la conception des autres pays".

 

- évoquant la question du "périmètre", il rappelle qu'il y a 15, 20 ans tous les pays d'Europe voulaient élargir très largement ; sur "l'intégration", s'agissant du "noyau dur" le problème, c'est qu'aucun pays ne veut être dans "l'écorce molle" ! "Les peuples ne demandent pas plus d'intégration, il n'y a pas consensus !  Même dans la zone euro, les allemands ne sont pas demandeurs". Il y a déjà plusieurs vitesses en Europe : zone euro, Schengen, coopérations renforcées qui existent (mais qui n'ont été mises en œuvre que pour les brevets).

 

Un débat s'étant engagé, mon collègue Gilles Savary souligne que "les Français ont le sentiment que l'élargissement a déstabilisé l'Europe. Mais n'oublions pas que les crises "les plus chaudes" ne sont pas venues des pays de l'Est, mais ont eu lieu dans les anciens Etats-membres". Et Hubert Védrine d'ajouter "la force de l'Allemagne, ce n'est pas Merkel, c'est Schroder" et les réformes qu'il a faites.

 

En écho au Brexit, Richard Corbett pour sa part a évoqué la campagne mensongère, et les suites du référendum : "beaucoup de gens pensent que ce n'est pas une question réglée". "Le moment-clé c'est quand le gouvernement va décider ce qu'il veut à la place de l'Union" : la Grande-Bretagne veut-elle rester dans le marché intérieur (il faut alors accepter les réglements européens et la libre circulation des personnes !), ou sortir complétement (mais alors il y aura un tarif douanier avec nos principaux partenaires commerciaux !) ? Et là, les anglais ne sont pas d'accord entre eux, même au sein du gouvernement. M. Corbett nous a aussi éclairés sur la situation du parti travailliste et de ses leaders.

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