Ce mardi 20 septembre, en tant que Vice-Président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, je dîne à sa résidence avec Vincent Mertens de Wilmars, Ambassadeur de Belgique en France, avec pour voisins les ambassadeurs du Luxembourg et d’Italie. La Belgique et l’avenir de l’Europe furent bien sûr au cœur des conversations.
Pour reprendre les propos de M. Mertens de Wilmars, s’agissant du séparatisme en Belgique « ce n’est pas un mouvement majoritaire, plutôt une demande d’autonomie. Le Gouvernement actuel – qui a exclu le PS – a incorporé le NVA qui a, c’est vrai, une tendance séparatiste, mais n’est pas complètement séparatiste. Avant que ce gouvernement ne se forme, la Belgique a été 180 jours sans Gouvernement, avec seulement un gouvernement qui a géré « les affaires courantes », mais la continuité régionale et communautaire a été assurée. Un effet bénéfique : les dépenses n’ont pas été faites, et cela a généré des économies budgétaires importantes. Ce n’est pas la discussion sur la formation du gouvernement qui prit la majeure partie de ces 180 jours, l’essentiel portait sur la réforme de l’Etat.
La politique économique se veut prudente, il n’y a pas eu de réformes fortes et rapides. En reprise de croissance, mais il faudrait qu’elle soit plus solide pour faire de la redistribution sociale.
La politique se fait sur une base régionale.
Sur l’Europe, elle est en crise existentielle. La crise économique nous touche tous : il n’y a pas de croissance suffisante pour assurer l’emploi. Il y a des conflits aux frontières. La jeune génération n’a plus la même motivation à l’Europe : mais ils doivent trouver au moins pourquoi ils veulent continuer à vivre ensemble.
Pourquoi cela va si mal : « Parce que nous avons trop menti et trop failli aux paroles prononcées ». Il y a déjà eu des décisions, dès le 11 septembre 2001, pour faire collaborer nos services, mais ils ne l’ont pas fait. Il faut maintenant être plus volontaires. Face au paradigme de la globalisation, il y a une croissance de « l’insignification » de nos pays, notamment en Belgique, et le sentiment que les certitudes disparaissent, avec le terrorisme, l’immigration ou le Brexit.
Celui-ci ouvre une période d’incertitudes. Les négociations seront nécessairement compliquées, mais la loyauté demeurera. Ni nous, ni les Anglais n’étions préparés à cela : le référendum est quelque chose d’abominable, car les gens répondent toujours à une autre question que celle qui est posée. J’espère qu’il ne se fera pas en Hongrie.
Si on demande à la jeunesse ce qu’elle considère comme acquis, elle dit Schengen et l’euro ! Pourtant cela est remis en cause.
Sur le terrorisme, nous avons une obligation de moyens. Le goût de la vie est nécessaire, nous avons un devoir d’optimisme.
A Bratislava, l’Europe s’est dotée d’une feuille de route qui est bonne » !