Ce matin, avec nombre de ministres et de parlementaires, j’assiste à Paris à la présentation de son projet (50 pages) par Manuel Valls.
« Je ne crois ni à la fatalité, ni à la résignation. J’assume pleinement ce qui a été engagé avec F. Hollande, mais je revendique aussi le droit d’inventivité. Je ne viens pas proposer le passé, je viens défendre un chemin.
Rien n’est jamais écrit. Je refuse que les vendeurs d’illusion nous divisent, je refuse cette vaste purge que nous prépare François Fillon. Le programme de la Droite, c’est punir les Français ! La Gauche doit gagner, car la France a besoin de progrès, de justice sociale. Mon projet est le fruit d’une longue expérience. Je veux une République forte, intransigeante sur ses principes, protectrice ; c’est le chemin vers une France juste. Une République forte, une France juste, c’est cela l’esprit français. Mon projet est solide. Je vous invite à le lire dans son intégralité. Je veux débattre et je veux convaincre ».
Manuel Valls aura insisté sur plusieurs orientations :
> être offensif sur la mondialisation ; que la France redonne un cap, une cohérence à l’Europe (qui a une « crise de sens », et a besoin d’une « conférence de refondation »). L’Europe commence et s’arrête quelque part : mais la Turquie n’a pas vocation à intégrer l’Union Européenne. Le partenariat franco-allemand doit jouer son rôle. L’Afrique doit être le grand projet pour l’Europe et pour la France ;
> la République doit être forte, protectrice pour ceux qui la respectent. 1 000 postes de policiers et de gendarmes par an au cours du prochain quinquennat. Nous devons continuer à expulser les prêcheurs de haine. La lutte contre la radicalisation est un défi considérable. C’est le combat des prochaines années. Il n’y a pas de possibilité de construire ensemble, si notre Etat de droit n’est pas respecté. Dans ma vie d’élu, j’ai acquis la conviction que la laïcité est le socle de ce qui nous rassemble. Ma candidature sera celle d’une laïcité réaffirmée ;
> la citoyenneté : un service civique obligatoire de 6 mois, pour que nos jeunes fassent l’expérience concrète d’une vie en commun ;
> mon pari c’est celui de l’intelligence collective. Dans les 5 prochaines années, la France devra démultiplier l’effort éducatif ; + 1 Md€/an pour nos universités ;
> je veux investir sur la culture : renforcer tout ce qui rend notre nation plus puissante, plus solidaire ;
> l’esprit de la France, c’est l’égalité entre les femmes et les hommes. Je veux qu’elle s’installe dans les esprits et dans les faits. Aucune exclusion des femmes dans l’espace public ne sera tolérée. La lutte contre les violences faites aux femmes doit être une priorité ;
> il faut répondre à la crise de défiance démocratique. Le Président doit être un stratège au service de l’unité. Le Président de la République a un rôle à part, il incarne le pays. Le rôle du Parlement doit être renforcé, et il faut poursuivre la décentralisation, donner un pouvoir réglementaire aux régions ;
> je veux une France juste. Le Parlement devra définir au début du quinquennat les orientations fiscales. Je veux une nation d’entrepreneurs, une société du travail qui reconnait les efforts de chacun (baisse des impôts, hausse de la prime d’activité, revalorisation des petites retraites, les indépendants seront mieux protégés). Contre ceux qui veulent plus de déremboursements et de franchises, je me battrai. Pour rendre les soins accessibles à tous, sur tout le territoire. Je ferai de la santé environnementale une grande cause nationale.
« Mon projet pour la France est ambitieux, il est entièrement financé : nous maintiendrons le déficit en-dessous de 3 %. C’est l’honneur de ce quinquennat de n’avoir jamais mené des politiques d’austérité. Une France juste et forte, c’est une France capable d’investir là où il le faut.
J’ai la conviction que la victoire est possible. Le sens de mon projet, c’est un cadre : une République forte et une France juste, pour permettre à chacun d'avoir les moyens d’être « le capitaine de son destin ». La France peut, et doit retrouver sa fierté. L’avenir de la France ne tient qu’à une seule chose : la volonté des Français ! »