Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

  • : Blog de dominique Baert
  • : Dominique Baert est maire de Wattrelos (Nord)
  • Contact

Recherche

Articles Récents

30 janvier 2017 1 30 /01 /janvier /2017 10:12

Que ce soit dans mes fonctions ou comme homme, j’ai l’habitude de dire ce que je pense. Et dans ma vie politique, j’ai au plus profond de moi une obsession, celle de défendre l’intérêt de ma ville Wattrelos et de mes concitoyens, et l’intérêt de mon pays. Seule cette obsession guide mes choix !

 

En pratique, je me suis donné une double règle : l’esprit de responsabilité ; l’exigence de vérité.

 

La responsabilité, en ce début 2017, est de tout faire pour éviter que Marine Le Pen soit au second tour de l’élection présidentielle, avec son programme de chaos social et économique, mais aussi, dans le duel avec l’extrême-droite s’il doit avoir lieu, que l’alternative ne soit pas François Fillon et son programme de purge sociale ; ici, à Wattrelos, à Roubaix, ce serait des souffrances en plus, des moyens dramatiquement en moins pour nos écoles, nos hôpitaux, nos policiers, nos services communaux, nos contrats aidés ! Il faut tout faire pour éviter cela. Je me refuse à laisser la France gouvernée par Fillon et la droite dure et conservatrice pour les 5 prochaines années : nombre de mes concitoyens en souffriraient bien trop ! Je ne me résous pas à laisser faire.

 

La vérité, est de tirer la sonnette d’alarme : au secours, le socialisme des illusions est de retour ! Mais enfin, n’a-t-on pas encore compris combien le jeu des promesses irréalisables, infinançables, a joué des tours cruels à la gauche et aux socialistes en particulier ? On se fait plaisir, on annonce des choses infaisables, et on sème le terreau de sa propre perte ! Pourquoi la gauche n’a-t-elle jamais réussi en France à se faire réélire après qu’elle ait exercé le pouvoir pendant 5 ans ? Et avec Benoît Hamon, ça recommence, le socialisme des délires est reparti ! Ce n’est vraiment pas ma conception de la politique : je ne supporte pas qu’on mente aux Français, qu’on ne leur dise pas la vérité et qu’on sème des illusions, des engagements intenables ! Cela ne fait qu’alimenter le discrédit des citoyens pour la politique ! Le projet du candidat Hamon me paraît dangereux à cet égard.

 

A vrai dire, à mon sens, Benoît Hamon se trompe :

 

> parce qu’il représente une impasse politique pour le PS. Son projet a été construit pour poser des problématiques de fond, irréalisables à court terme, mais susceptibles d’alimenter une réflexion, un dessein dans une contribution de Congrès socialiste, bref de bâtir des utopies pour socialistes en mal d’idées ! Ça a marché, ça a séduit, ça peut lui servir à être candidat et à faire campagne, mais cela va lui donner un destin à la Podemos, à la Jeremy Corbyn ou à la Bernie Sanders, un destin où la dérive vers la gauche de ces candidats travailliste et démocrate ont eu pour conséquence que la gauche n’a pas gagné les élections, qu’elle ne gère pas, et que c’est une droite dure, avec Theresa May d’un côté, et Donald Trump de l’autre, qui gère la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ! Vous voulez avoir une gauche « pure et parfaite », une gauche utopiste ? Génial : vous offrez le pouvoir à la droite dure ! Et qui souffre ? Les plus modestes, les plus faibles ! Ça ? Je m’y refuse !

 

L’utopie, ça fait peut-être du bien dans la tête, certainement dans les cœurs des militants socialistes, mais ça fera du mal pour les Français, notamment ceux qui auraient besoin de la gauche au pouvoir, qui ont des besoins sociaux, qui auraient besoin d’emplois, et qui vont avoir la droite à cause de l’irresponsabilité d’une partie de la gauche !

 

Les militants auront rêvé le temps d’une primaire ; mais les Français risquent eux de déchanter le temps d’un quinquennat (au moins).

 

Car la stratégie politique de Benoît Hamon est sans avenir. Oh, il ne devrait pas avoir trop de difficultés à obtenir que le candidat Vert se retire de la course (les Verts sont empêtrés dans leurs problèmes financiers et de parrainages : se rapprocher du candidat socialiste – en échange sans doute d’arrangements financiers – leur paraîtra salvateur).

 

Il en sera tout autrement de Mélenchon. S’il compte obtenir son retrait, Hamon se trompe. Et si Mélenchon ne se retire pas, ma conviction, c’est qu’Hamon se cornérisera, se marginalisera (à 5/6 % ?) sans espérance de figurer au 2nd tour. Le choix d’Hamon est une stratégie cul-de-sac pour le PS ;

 

> parce qu’il représente une impasse économique. Je l’ai dit, tant de promesses, ce sont autant de dépenses pour demain ! Et les dépenses – inconsidérées – annoncées sont les déficits de demain et les impôts d’après-demain !

 

La France se remet difficilement de la période Sarkozy, et des énormes déficits légués (Etat, dette, Sécurité sociale). Les Français ont fait de gros efforts, en impôts et en économies au début du quinquennat, et malgré le redressement des finances publiques réalisé, les grandes priorités nécessaires à la France ont été financées (Education, Sécurité, Défense, Emploi, Culture). Faut-il prendre le risque d’ouvrir les vannes, alors que nos équilibres financiers et budgétaires sont encore fragiles, et que la dette est à 2 200 Mds € ? Ce serait très risqué, et avec surtout potentiellement très coûteux pour les finances publiques, pour les impôts des ménages et des entreprises, et pour les emplois.

 

> enfin, parce qu’il représente un comportement personnel que je réprouve. Il a armé des bras qui ont pourri l’ambiance de ce quinquennat, et torpillé la crédibilité des réformes réalisées. Comme l’a dit mon collège député-maire de Trélazé ce matin dans un communiqué, « les députés frondeurs », amis souvent de Benoît Hamon, « ont saboté ce mandat » ! Comme bon nombre de députés loyalistes, disciplinés avec les choix majoritaires du groupe, j’ai personnellement vécu comme une blessure leurs amendements répétitifs, leurs attaques incessantes en Commission des Finances, ou dans l’hémicycle, leurs recherches de votes d’opportunité avec la Droite ou d’autres fractions de la gauche, avec pour seul objectif de faire battre le gouvernement, ses textes ou la majorité du groupe majoritaire ! Et ce serait ces camarades-là qui maintenant nous diraient « qu’il faut se plier à la majorité », et soutenir Hamon ? Pas question pour moi !

 

Hamon, c’est un socialisme d’illusion ; moi, je préfère un socialisme de gestion.

 

Hamon, c’est un socialisme du délire ; moi, je préfère un socialisme de responsabilité.

 

Hamon ne veut pas gagner vraiment la Présidentielle de 2017 ; moi, je ne veux pas que mes concitoyens la perdent et souffrent demain ! Hamon ce sera Defferre en 1969, et la Droite qui risque de rester au pouvoir. Je ne m’y résous pas.

 

Grande est mon amertume, forte est ma déception. Mais mon énergie et ma combativité sont intactes. Socialiste depuis près de 42 ans (moins 2 ans qui m’ont été imposés parce que, déjà, j’avais fait le choix de la défense des intérêts de mes concitoyens !), très mitterrandien, je dis « laissons du temps au temps ». En tout cas, un peu de temps pour décanter cette journée de dimanche. Une Primaire (à 3/3,5 % de votants) ne fait pas une élection présidentielle, réfléchissons-bien. Mais décidément non, Hamon pour 2017, non moi, je n’y crois pas !

 

Ce n’est pas qu’une question de choix d’homme, c’est une question de ligne politique.

Partager cet article
Repost0

commentaires

D
Je partage cette analyse.
Répondre