Cette cérémonie est incontestablement ma préférée car elle est la plus émouvante tant pour les couples reçus que pour les élus ou pour moi-même. Et j’avoue que samedi, et dimanche soir très tard j’étais encore en train d’écrire et de peaufiner mon discours. Car sans vouloir être trop long, je ne veux rien oublier.37 couples sont reçus ce matin (j’en ai salué 2 à domicile samedi), et le rituel est bien établi : à partir de la place de la République, chaque couple arrive en cortège automobile jusqu’à la mairie, accueil par le protocole au pied du perron, remise par mes soins à la « jeune mariée » d’un bouquet, passage sous les applaudissements des élus en écharpe jusqu’à l’escalier d’honneur, installation dans la salle d’honneur.
Puis cette année, accueil en chansons grâce à l’Association NordSud, avec 3 chansons successives dont j’ai pu voir nombre de jubilaires chantonner les paroles : « Les vieux mariés » de Michel Sardou (Pascal), et d’Edith Piaf « Non, je ne regrette rien » (Sana, une jeune Wattrelosienne de 18 ans), et « L’Hymne à l’Amour » (Sarah) : de très belles interprétations, très applaudies !
Ensuite me revient la mission, agréable et stressante autant que passionnante (et passionnée), de faire revenir nos jeunes mariés de 1954, 1959 et 1969, sur cette année de leur mariage. Je le fais à travers bien sûr la synthèse de grands évènements internationaux, nationaux ou locaux de l’époque, mais aussi par l’évocation de ces chansons qui furent alors leur environnement, qu’ils ont gardées au cœur, et sur lesquelles ils ont vraisemblablement des souvenirs.
3 couples ainsi, mariés en 1954, année où René Coty devient Président, où se termine la guerre d’Indochine, où l’Abbé Pierre lance son appel dans un froid rigoureux ; Louison Bobet gagne son 2ème tour de France, et Lille est champion de France de foot. A la télé apparait Rintintin. Mais pour nos jeunes mariés, comme le chante Luis Mariano « faire un jour un mariage d’amour, c’est magnifique ! » Et si Francis Blanche, dans son « Complexe de la truite » évoque « une situation telle que le mariage était la seule solution », nos époux savent avec Edith Piaf que « sans amour, on n’est rien du tout ».
Ah 1959, c’est l’arrivée d’un petit moustachu, puisque sortent les premières aventures d’Astérix le Gaulois. Mais si Robin des Bois et Fanfan la Tulipe disparaissent, nos 9 couples de Diamant se souviennent d’un printemps précoce et d’une année de sécheresse. Côté chansons, Jacques Brel qui promet « un domaine où l’amour sera roi, où l’amour sera loi », le même grand Jacques qui fait danser nos candidats au mariage sur sa « Valse à mille temps » : « au 3ème temps de la valse, il y a toi, y a l’amour et y a moi ». Dès lors, puisqu’en plus, avec la « salade de fruits » de Bourvil « tu plais à mon père, tu plais à ma mère », il n’y a pas de raison de se priver.... marions-nous : « c’est gravé dans l’avenir », chante François Deguelt.
25 ménages se sont mariés en 1969, une année qui bouscule tout : l’homme marche sur la Lune ; De Gaulle quitte le pouvoir et Georges Pompidou est élu président ; avec Woodstock et Wight, la vague pop déferle sur la jeunesse ; le Tour de France passe à Roubaix, et le jeune Eddy Merckx y gagne sa première victoire ! A la télé, on regarde l’Homme de Fer, Daktari, et on joue au Schmilblick. Avec la comédie musicale, Hair, nos jeunes veulent « laisser entrer le soleil », et avoir des « rêves d’espoir », et flirtent sur « My Way », « Adieu Jolie Candy », et « Oh Lady Mary ». Ils se lancent sans crainte dans l’aventure du mariage car ils ont leur « Sirop Typhon », l’universelle panacée ! Leur hymne, cette année-là, c’est « Que je t’aime » de Johnny Hallyday bien sûr, et toutes et tous me font le bilan de leur mariage à la Léo Ferré, « C’est extra »...
A chacun de ces couples, dont deux de mes Adjoints, Henri CALONNE et Daniel LEFEVRE (mariés en 1969) je remets la copie de leur acte de mariage, un « médicament » (à consommer avec modération) et une médaille souvenir : ils le méritent bien car tous ensemble, ils représentent 2085 années d’amour ! « En même temps que vous, le temps et l’amour se sont épousés », conclue-je, en leur souhaitant, du fond du cœur de continuer à être heureux, car comme l’écrivait Georges Sand « Il n’existe dans la vie qu’un seul bonheur : aimer et être aimé »... Très bon anniversaire de mariage, chers jubilaires wattrelosiens, et longue vie à vous.
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