En prenant la parole à la fin du concert, subjugué par la prestation, je ne peux éviter le rapprochement : il y a eu ce superbe film, Un américain à Paris, mais je ne peux que me féliciter d’avoir ce soir 12 américains à Wattrelos ! Ils ne sont pas seuls car dans cet orchestre de jazz, le Shape de l'OTAN, il y a aussi deux sympathiques militaires français (très fiers d’exhiber l’écusson bleu-blanc-rouge sur leur bras !), et un chef canadien, respecté, plein d’humour et pianiste remarquable.
La salle est enthousiaste. Il est vrai que le concert aura été de grande, très grande qualité. Le bigband s’inscrit en effet dans la plus pure tradition du swing des années d’après-guerre, avec cependant un son et une attitude très actuels. L’exceptionnelle qualité de recrutement de ses musiciens offre à cet orchestre la possibilité de briller dans tous les styles de musiques dites jazz et lui permet d’abord un panel de répertoires riches et variés allant de Glenn Miller aux compositeurs d’aujourd’hui, comme Rob Mc Connell ou Bob Mintzer. Depuis sa création en 1985, cet ensemble a acquis une réputation en se produisant sur les plus grandes scènes européennes et internationales, à l’Est comme à l’Ouest !
Quelle bêtise, quelle méconnaissance que certains ne l’aient pas compris et aient choisi de vouloir essayer de gâcher la fête, au nom de slogans aussi caricaturaux qu’erronés ! Car fête il y avait et il y aura eu (je n’ai pas l’habitude de céder à l’intimidation, surtout quand elle est infondée et stupide !) pour l’art et la musique : il fallait écouter l’universel In the mood de Glenn Miller, et le plaisir que son interprétation aura communiqué à la salle du centre socio-éducatif pour comprendre que ce concert était un bon choix de notre municipalité.
Mais c’était la fête aussi car cette manifestation s’inscrivait dans le cadre de la Semaine de la solidarité internationale, et les droits d’entrée collectés devaient être reversés à une association caritative wattrelosienne. Qui peut être contre cela ? Plutôt que de déconseiller l’entrée au concert, toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté auraient dû s’unir pour appeler au contraire à une participation la plus large possible pour qu’il y ait le plus grand nombre d’auditeurs.
Mais peu importent l’aveuglement et la bêtise de quelques uns : tous ceux qui sont venus en ont été heureux, et auront eu le sentiment d’avoir vécu un des plus grands moments musicaux de l’année à Wattrelos !
Merci donc à Laureen Lemoine, de notre conservatoire, de nous l’avoir proposé, et à mon adjointe Juliette Keraudy, de l’avoir rendu possible.