Ça et là sur le territoire national, dans le Nord mais aussi dans la quasi-totalité des villes de notre agglomération, des mouvements de contestation et de mobilisation s'observent dans les collèges et les lycées. Ils sont la manifestation incontestable d'un sentiment de malaise des enseignants, des élèves et des parents face aux suppressions de postes et de filières et aux fermetures de classes qui interviendront à la prochaine rentrée.
Ce malaise, je le ressens aussi, car pourquoi ne pas le dire: en ce début avril, tout député que je sois, je n'ai encore reçu aucune information officielle de la part ni du Rectorat, ni de l'Inspection académique sur ce que seront les « ajustements » de carte scolaire prévus ! C'est inimaginable.
Dans mon mandat précédent (de 1997 à 2002), l'Education nationale avait plus de considération pour les députés ! A l'époque, on nous recevait, on nous expliquait. Maintenant, plus rien ! Rien de rien, ni dossiers, ni tableaux... Pourtant, on est déjà en avril. Dans moins de 5 mois, c'est la rentrée !
Il est vrai que celle-ci ne sera pas facile. Car qui peut oublier que la loi de finances pour 2008 prévoit de supprimer 11 200 postes dans l’Education nationale (dont 8800 dans les collèges et les lycées à la rentrée de septembre prochain) ?
Le nombre de postes est adapté de façon aveugle à la démographie scolaire sans tenir compte du manque de moyens humains et matériels qui en résulte. Les conditions d’enseignement se dégradent pour les élèves et les enseignants : surcharge des classes, problèmes de remplacement des enseignants, suppression d’options, d’enseignements et de filières, non scolarisation des enfants de deux ans… La liste des conséquences néfastes est longue.
Ces suppressions massives de postes remettent en cause l’égalité des chances. Les promesses émises pendant la campagne présidentielle sont abandonnées. Le dédoublement des classes dans les ZEP, le soutien scolaire, les études dirigées et le remplacement de courte durée seront de plus en plus difficiles à assurer dans les établissements scolaires.
Voilà pourquoi, au nom de l'ensemble des députés socialistes, notre Président de groupe Jean-Marc Ayrault a écrit à Xavier Darcos, ministre de l'Education nationale, pour lui rappeler que son devoir est de défendre l’école de la République, et d’entendre tous les partenaires de la communauté éducative pour assurer la réussite de tous les élèves.
Car face à cette politique de démantèlement programmé de l’école de la République, les députés socialistes tiennent à rappeler leur attachement au service public de l’Education nationale. Au moment où l’on donne un tour de vis supplémentaire et où des annonces inquiétantes pour 2009 sont formulées, ils souhaitent que soit présenté un collectif budgétaire pour que la rentrée 2008 se déroule dans de bonnes conditions.
Les moyens dilapidés dans le cadre de la loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat en juillet 2007 ( les trop « fameux » 15 milliards d'euros du « paquet fiscal ») font aujourd’hui cruellement défaut notamment pour l’Education nationale !