Ce dimanche matin se tient à Roubaix le 33e Congrès départemental de la FNACA (Fédération nationale des Anciens Combattants en Algérie) à l'Hôtel de Ville de Roubaix, avec la présence de M. Michel HUET, Secrétaire national juridique.
C'est très enrhumé et un peu fiévreux, je le reconnais, que je m'y suis rendu, et je me devais d'y être parce que député à l'écoute des revendications du monde combattant (j'ai d'ailleurs pris connaissance de la motion adoptée lors de ce Congrès, motion que je fais volontiers mienne), mais aussi comme parlementaire représentant la population d'un territoire qui a beaucoup engagé de ses fils de l'autre côté de la Méditerranée.
Alors ce matin, je ne peux qu'entendre la morosité du monde combattant, et je la comprends ô combien. Comment peut-il en être autrement alors que le contenu du prochain budget 2009 des anciens combattants commence à être connu ? Et qu'y a-t-il dans ce budget ? Rien d'encourageant. Rien, en fait :
Ø le budget 2009 des anciens combattants est en baisse : - 3,5 % (3,8 Mds € en 2009, et 3,5 Mds en 2009 !). C'est d'autant plus préoccupant que ce budget 2009 annonce d'autres crédits en baisse : 3,4 Mds € en 2010 et 3,3 Mds € en 2011 ;
Ø pour la retraite du combattant, rien de nouveau (on reste – a priori – bloqués à 39 points au 1er juillet 2008) ;
Ø pour la rente mutualiste, ou sur la campagne double : rien !
Ø suppression de la Direction des statuts, des pensions, et de la réinsertion sociale du ministère… dont les missions seront reprises par l'ONAC (sauf qu'en vertu de la
RGPP – révision générale des politiques publiques – il n'est pas prévu d'augmenter les moyens de l'ONAC… qui ont déjà beaucoup diminué ces dernières années !) ;
Ø les 3 Millions € fléchés dans le budget 2008 pour la Fondation de la Mémoire de la guerre d'Algérie (qu'ici à Roubaix nous voulons voir s'implanter chez nous !) ne sont pas repris, car ils ont – semble-t-il – été avalés dans les cérémonies du 90e anniversaire du 11 novembre 1918 ;
Ø quant à l'allocation différentielle pour le conjoint survivant (dont le Gouvernement
vient – et c'est une bonne idée – de relever le montant), elle reste en-deçà du seuil de pauvreté, et d'une portée encore trop limitée : seuls 30 dossiers de veuves ont abouti dans le Nord pour le moment.
C'est dire si la combativité reste de mise pour la défense des droits des anciens combattants. Je sens dans le Congrès un engagement fort des responsables et des membres de la FNACA sur des demandes clairement formulées. Cet engagement, je le partage.
Dans mon premier mandat de député (1997-2002), j'ai été fier d'avoir voté des textes fondamentaux au regard de l'Histoire, à commencer par la loi de 1999 qui a donné au conflit algérien la reconnaissance de guerre d'Algérie. J'ai regretté, alors que l'Assemblée avait voté que la date nationale de commémoration serait le 19 Mars, que le projet de loi n'ait pas ensuite abouti.
Alors en cette année de 50e anniversaire de la Constitution de 1958 (née de la crise algérienne), mais aussi de la FNACA, il faut continuer à obtenir des droits pour nos combattants. Je le ferai dans mes amendements parlementaires dès les prochains jours.