Participant aux cotés de Gilles Pargneaux, premier secrétaire fédéral, à une rencontre de presse organisée à la Fédération du Nord du Parti Socialiste sur la situation économique et sociale actuelle en France, j’ai tenu à mettre sur table un certain nombre de réalités.
Le président Sarkozy a choisi dernièrement de tenir un discours sur ce thème à Toulon. Pourquoi dans cette ville ? Parce que sa stratégie est en rade !
Au-delà du point d’humour, il est clair que la situation économique et financière du pays est préoccupante et ne va pas en s’arrangeant.
l Tout d’abord parce que le Gouvernement ne tient plus rien.
La croissance économique est médiocre, le pays entre même en récession après deux trimestres de croissance négative (- 0,3 % au 2e trimestre et - 0,1 % au 3e), la balance du commerce extérieur affiche un déficit abyssal de 50 milliards d’euros. A cela, s’ajoutent des déficits publics toujours plus importants (41,7 Mds € prévus en 2008 et 52,0 Mds € prévus en 2009) !
En 18 mois de gouvernement, la Droite a laissé filer les comptes publics de 25 % !
La dette de notre pays s’envole, elle représente désormais 66 % du PIB, bien loin des 60 % exigés par Maastricht. Les intérêts de la dette en France aujourd’hui, c’est un dérapage de 4 milliards d’€ en 2008 dans le budget, et 2 Mds d’€ au moins de plus chaque année d’ici à 2012 !
Le pouvoir d’achat a baissé de 0,4 % au second trimestre. Et les chiffres du chômage, en hausse depuis quelques mois, viennent d’enregistrer avec plus de 40 000 nouveaux demandeurs en août, leur plus forte hausse depuis 1993 !
l Le pire dans tout ça, c’est que le Gouvernement aggrave la situation par sa propre politique !
L’exemple du TEPA est flagrant : c’est un texte qui va à l’inverse de ce qu’il aurait fallu faire ! Ce n’est pas qu’un cadeau fiscal de près de 15 milliards ! La croissance n’a pas du tout été relancée, le choc de croissance espéré par le Président n’a pas eu lieu. Le bouclier fiscal n’a fait qu’enrichir les plus riches des riches qui se sont vu redistribuer un chèque de plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d’euros. Cela n’a d’ailleurs pas fait revenir les plus grosses fortunes parties à l’étranger, ni même stoppé ce mouvement !
Les heures supplémentaires ne répondent d’évidence pas au problème du chômage, surtout quand l’activité donne des signes de ralentissement. Le recours aux heures supplémentaires a au contraire freiné les embauches, et donc provoqué une hausse du chômage.
Le budget pour 2009 que prévoit le Gouvernement va de surcroît peser durement sur les conditions de vie des Français. La Droite réduit les enveloppes de ministères qui ont cependant des besoins comme celui de la Ville et du Logement (moins 7 % !). Ajoutées à cela, la baisse des contrats aidés, les suppressions de postes dans nos écoles, hôpitaux, au sein de la Police, de l’Armée ou des Impôts vont appauvrir un peu plus nos territoires. Ces diminutions de budget et suppressions de postes accélèrent la destruction des emplois publics.
l Tout cela va faire mal. Surtout pour nos collectivités locales. Pour ces dernières, ce sera au pain sec ! En effet, l’Etat se désengage encore un peu plus dans le financement de nos collectivités en réduisant les dotations de fonctionnement.
La modification des critères de la Dotation de Solidarité Urbaine (DSU) et de Cohésion Sociale entraîne à juste titre de vives craintes chez les élus des villes concernées car ce sont leurs budgets qui sont profondément bousculés.
La réalité a rattrapé le Gouvernement. Il a été myope et a surestimé ses hypothèses. La facture, ce sera aux Français de la payer !
Le masque se déchire. Durant la campagne, le candidat Sarkozy avait dit :
- qu’il serait le Président du travailler plus ; il est celui du travailler moins !
- qu’il serait le Président du gagner plus ; il est celui de la perte des revenus et de la baisse du pouvoir d’achat ;
- qu’il serait le Président des territoires ; il est celui de leur abandon et des fermetures de services publics ;
- qu’il serait le Président par lequel « la France serait de retour en Europe » ; il est celui où, alors qu’il préside l’Union européenne, la France est à la traîne des règles européennes (puisque le retour à l’équilibre des finances publiques est reporté au-delà de 2012 !)
Le Gouvernement est en train de faire subir une potion amère aux Français, et pourtant, rien n’est rétabli ! Ce dernier mène une politique de chien crevé au fil de l’eau !
La stratégie qui se conduit actuellement en France est aberrante économiquement, inquiétante socialement, dramatique pour la justice sociale.