Voici la question que j'ai posée aujourd'hui à Xavier DARCOS, Ministre de l'Education Nationale, lors de l'examen du budget de l'Education nationale :
Monsieur le Ministre,
Il peut arriver à chacun de faire une bêtise mais vous, vous commettez une erreur dramatique. Avec votre loi de finances pour 2009, vous supprimez 5500 postes d'enseignants dans le premier degré. Ces suppressions entraînent la réaffectation de 3000 enseignants spécialisés (maîtres E et G) sur des postes classe.
Ces mesures vont conduire inévitablement au démantèlement des Réseaux d'Aides Spécialisées aux Elèves en Difficultés. La conséquence, ce sera la dégradation du traitement de la difficulté scolaire à l'école.
Les RASED existent cependant depuis 1990 ! Ce dispositif permet à des élèves qui rencontrent des difficultés qui n'ont pu être résolues en classe, de bénéficier d'aides spécialisées, adaptées et différenciées.
Une directrice d'école de ma commune, Wattrelos, m'écrivait récemment : « Dans une école comme la mienne, le RASED sort des enfants du gouffre par des méthodes pédagogiques originales »; et elle continue, en me disant : « Jamais le soutien ne suffira à panser les plaies de ces enfants à la dérive ».
Ce qu'elle m'écrit, ce qu'elle me dit là, tant d'autres directrices, directeurs, enseignants me le disent depuis des semaines, dans ma ville et dans toute l'agglomération roubaisienne.
Monsieur le Ministre, je suis l'élu d'une ville ouvrière, d'une circonscription ouvrière où l'école républicaine peut, doit jouer son rôle d'ascenseur social et ne laisser personne au bord du chemin. Encore faut-il qu'elle en ait les moyens, ce qui suppose surtout l'indispensable renforcement des moyens là où il y a des besoins, là où il est indispensable d'accorder un soutien spécifique pour les enfants en grandes difficultés.
Monsieur le Ministre, le RASED, cela ne fait peut-être pas la une des journaux, mais ça marche!
Nos écoles, nos enfants ont besoin de ces professionnels de l'aide spécialisée, formés à l'analyse de la difficulté et de la remédiation individualisée. C'est sur le temps de classe, qu'il faut faire le travail. L'humain, l'éducation, c'est de la couture fine, c'est de l'individuel.
De mon expérience de maire, d'élu de terrain, j'ai acquis cette conviction, que pour construire l'égalité réelle des chances, c'est au plus près de celui qui souffre ou qui a des difficultés qu'il faut mettre le plus de moyens. Le RASED, c'est la bouée salutaire, c'est de l'accompagnement utile.
Alors, Monsieur le Ministre, ne commettez pas l'inévitable. Acceptez le débat, et révisez votre jugement ! Reconnaître son erreur, cela peut permettre de se grandir ! Rétablissez aux RASED leurs moyens et pérennisez leur présence auprès de nos enfants qui en ont tant besoin !