Ce matin, j’ai rencontré Fadela AMARA, Secrétaire d’Etat chargée de la Politique de la Ville, avec son directeur de cabinet et son assistante parlementaire. Auprès d’elle, j’ai fait, sans complaisance, le tour d’horizon des questions qui relèvent de son ministère, qui concernent la circonscription, et j’ai pu évoquer ce qui fonctionne assez correctement – mais qui exige la vigilance de la ministre – et dénoncer ensuite ce qui ne va pas du tout.
· Parmi ce qui fonctionne assez correctement, mais pour lequel la ministre doit être vigilante, j’ai évoqué :
Ø la « réussite éducative », action conduite dans nos écoles et / ou pour les jeunes enfants, en liaison avec l’Education nationale. Il y a, c’est vrai, un vrai travail de fond qui se fait, et à Roubaix comme à Wattrelos, on y est pleinement engagé. Je suis ainsi fier de ce qu’on a monté à Wattrelos à travers les clubs « Coup de pouce » pour aider à l’apprentissage de la lecture. Mais encore faut-il que cela puisse durer ! J’ai donc dis à la ministre combien il est indispensable que ces financements d’Etat se prolongent sur les années 2010, 2011 et autres, et que, si possible, la part du financement d’Etat dans le financement de l’action puisse être augmentée, ne serait-ce que sur des actions ultra-prioritaires ! A mes yeux, l’apprentissage de la lecture en fait partie.
Ø l’ANRU, dont je salue la mobilisation des moyens qu’elle permet, mais qui ne doit pas empêcher d’être vigilant sur les conséquences en termes de taille et de loyer des logements reconstruits. J’ai en particulier interpellé la ministre sur un financement complémentaire souhaitable pour la reconstruction du foyer-logement de Beaulieu.
· S’agissant de ce qui ne va pas du tout, la liste est longue car bien des points sont préoccupants, surtout dans le contexte actuel de crise économique et sociale aggravée. J’ai voulu dénoncer auprès de la ministre :
Ø la gravité de l’accélération du chômage, notamment dans nos quartiers populaires, et surtout des jeunes, premières victimes des plans sociaux et des non-renouvellements des contrats d’intérimaires. Et, soyons clairs, je lui dis ma crainte que les jeunes « issus de l’immigration » ne voient rapidement s’accentuer les conséquences négatives de la discrimination ! Ce qui se passe depuis quelques semaines est vraiment très préoccupant ! Qui peut nier qu’il y a des risques d’un retour de certains jeunes que le marché du travail rejette vers une économie parallèle, qui doit cependant être combattue ! La ministre me dit partager les mêmes inquiétudes.
Ø la réforme des dotations de solidarité pour les collectivités locales, et notamment le choix fait par le Gouvernement de répartir la DDU selon le critère de la part de la population qui réside en zone urbaine sensible ou franche. A ce calcul-là, Wattrelos est encore une fois spoliée, alors que ces critères datent de l’époque du gouvernement Juppé ! Cela doit être corrigé car ce n’est pas juste socialement ni équitable financièrement ! Il faut une vraie géographie prioritaire des quartiers sur lesquels Etat et collectivités disent qu’il y a une vraie priorité d’intervention pour réduire vraiment les écarts entre communes riches et communes pauvres (en tenant compte de l’effort fiscal !).
Ø les financements des associations. Elles souffrent de baisses nombreuses de subventions, comme du calendrier et des mécanismes des CUCS (contrats urbains de cohésion sociale). Au-delà de notre discussion technique, je souligne les difficultés des centres sociaux, notamment le souhait que la ministre s’intéresse aux centres roubaisiens, en particulier celui de l’Alma.
Ø les difficultés à obtenir des « adultes-relais » : l’enveloppe pour le Nord est trop faible et ne permet pas de répondre aux besoins des communes et des associations dans les quartiers.
Ø les inacceptables fermetures des services publics de proximité dans les quartiers sensibles, contrairement aux déclarations officielles de la ministre ! Je lui ai parlé de l’incompréhensible fermeture de l’agence de Beaulieu de Logicil, comme de la réduction des jours d’ouverture du poste de police du Sapin Vert à Wattrelos, comme de la ponction dramatique que connaissent les effectifs de policiers du commissariat central de Roubaix ! On est loin du plan banlieues de la ministre qui disait vouloir augmenter les effectifs de police dans les quartiers sensibles ! Ici, dans l’agglomération roubaisienne, c’est l’inverse que le Gouvernement fait : je le dénonce vivement !
Enfin, face aux suppressions d’emplois et à la montée du chômage, je demande à Fadela AMARA et au gouvernement de décider rapidement deux mesures : élargir l’accès aux emplois d’insertion liés aux clauses d’insertion des marchés ANRU aux jeunes des quartiers CUCS (et pas seulement aux quartiers ANRU proprement dit : cela permettrait de toucher plus de jeunes !) ; intervenir auprès du pôle emploi pour assouplir les critères d’accès aux emplois des contrats aidés (aujourd’hui de trop nombreuses personnes en grandes difficultés financières et sociales sont rejetées par l’ANPE du bénéfice des contrats aidés à cause des critères bien trop stricts !).