2 juin 2006
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14:30
Dimanche, je recevais à l’Hôtel de ville huit mamans wattrelosiennes à l’occasion de la Fête des Mères. Huit mamans de familles nombreuses à qui j’ai décerné la médaille de la Famille Française… tout en ayant une pensée pour ma maman à moi, bien sûr.
A titre personnel, je n’ai mesuré que bien tard ce qu’était la vie de ma mère qui, ouvrière textile près de la gare de Roubaix, alors qu’elle n’avait qu’une heure et demie de pause pour le déjeuner, revenait chaque jour à vélo, par tous temps, pour préparer le repas de ses deux gamins – dont j’étais – avant de repartir dare-dare sur sa machine. Un souvenir pour moi parmi tant d’autres. Une image comme tant d’autres anciens enfants en ont !
A Wattrelos, on met les mamans à l’honneur depuis très longtemps, et à juste titre : cette tradition, au même titre que mes prédécesseurs, j’y suis tout attaché.
Car les mamans sont, au sens premier du terme, exemplaires : choyer, entourer, par delà les grands et les petits soucis de la vie quotidienne, c’est un sacré défi et on ne le dira jamais assez.
Et fonder une famille, mettre des enfants au monde et les élever ne constitue pas une entreprise de tout repos. Dans un contexte d’incertitude économique comme celui que nous connaissons un peu plus particulièrement à Wattrelos, c’est un acte de foi.
Tout cela, je l’ai dit à « mes » mamans dimanche matin à l’Hôtel de ville, ainsi qu’à celles qui sont actuellement hospitalisées au centre hospitalier de la ville et à qui je suis allé rendre visite.
Mais je veux élargir ici mon propos en évoquant les droits des femmes, acquis par de lentes avancées successives, elles-même menées par de longs combats pour que la femme puisse avoir dans notre société la place, toute la place qu’elle mérite. A ce sujet, je suis inquiet. Pour plusieurs raisons. Je m’explique.
L’enfant, la mère, la famille : tout cela, c’est le socle de notre société. Mais depuis quelques temps j’entends, ça et là, sur nos chaînes nationales, qu’avant même leurs 3 ans, des enfants sont des délinquants en puissance. On nous pointe les parents des enfants, des « jeunes » comme l’on dit, qui fautent, non plus seulement comme des responsables mais comme des coupables. Mais alors, comment comprendre les décisions qui sont prises, comment comprendre certaines propositions ? Comment comprendre par exemple qu’une loi, la loi Fillon sur l’école, reporte de 2 à 3 ans l’inscription à l’école des jeunes enfants ? Comment croire que c’est en menaçant d’aggraver les difficultés matérielles de parents déjà durement frappés par les accidents de la vie, parfois accablés par les problèmes du chômage, que la collectivité les amènera à prendre en charge leur mission éducative et à assumer leur indispensable fonction d’autorité auprès des jeunes ?
Je ne crois pas que ce soit seulement en tapant sur la tête de parents, souvent déjà en difficulté, qu’on facilitera l’éducation à la vie, et à la vie en société, de nos jeunes !
Bien sûr, les parents ont un rôle primordial pour initier leurs enfants aux règles de cette vie sociale, pour leur enseigner la civilité, bref pour leur dire ce qui est permis et ce qui ne l’est pas, et faire d’eux des citoyens à part entière. Personne d’autre ne peut le faire à la place des parents, ni l’école, ni la commune, ni la police…
C’est précisément pourquoi je suis convaincu que la première, peut-être la plus fondamentale, des responsabilités des autorités publiques, c’est de tout faire pour aider les parents à pouvoir exercer convenablement leur rôle de parents.
C’est ce que nous faisons à Wattrelos, par le biais de notre Maison des Parents par exemple. Des parents qui sont également au cœur du projet d’établissement de nos crèches existantes et à venir, et qui devront surtout être le noyau dur de notre prochain Contrat Enfance avec la Caisse d’Allocations Familiales.
Ce sont des choix politiques. J’espère qu’ils retrouveront, dans un avenir qui n’est plus si éloigné, un écho au niveau national…