La classe, c'est celle de M. Tafticht à l'école Lakanal de Wattrelos (dirigée par Madame Quenon), qui a été choisie, pour la 8e circonscription pour participer cette année à la 15e édition du Parlement des Enfants.
Le 13 juin prochain, en effet, un jeune Wattrelosien, délégué de cette classe, siègera à mon siège, dans l'hémicycle, à une réunion, présidée par le président de l'Assemblée nationale, avec des députés juniors venus de toute la France. Il aura à y voter une proposition de loi qu'il aura, préalablement, débattue le matin en commission. Bref, un travail réel comme celui des… vrais députés.
D'ici là, deux autres rendez-vous sont à prévoir : la visite du député dans la classe de CM2 pour discuter avec les enfants et répondre à leurs questions, puis une visite de toute la classe à l'Assemblée. Cette dernière aura lieu le 5 juin, et ce matin, je me rends effectivement dans la classe en question.
En réponse à une question d'un enfant qui me demande pourquoi je participe au Parlement des Enfants et pourquoi je viens dans sa classe, je dis très naturellement : "Parce que j'aime bien…"
Oui, j'aime cette rencontre, cette heure et demie passée à expliquer l'Assemblée nationale, la préparation de la loi, la fonction du député, ses missions, à écouter leurs questions, leurs interrogations et à les entendre expliciter leur proposition de loi.
Car ces jeunes ont travaillé ! Ils ont rédigé une proposition de loi qui vise à lutter contre les discriminations. C'est le député junior (Mathieu Magalhes, photo ci-contre) qui se lève et la présente. On en discute ensuite. Et un débat s'engage entre nous sur la justice sociale, sur ce qui est juste, sur toutes les discriminations (de couleur de peau, mais aussi de religion, de sexe, de corpulence…) et j'essaie d'être pédagogue.
Quand vient le temps des questions, c'est un moment que j'adore… et que je redoute. Qui n'a jamais été désarçonné par une question de bon sens, qu'on ne s'est jamais posée et qu'un enfant, avec sa bonne logique d'évidence, vous assène ?
Dès le début, stimulée par l'inspecteur Jean-Pierre Mollière (que je remercie de sa présence), une discussion s'engage sur ce qui est bon, donc ce qui est bien, où l'on peut évoquer ce qu'est la majorité, l'intérêt général et les valeurs fondamentales de la société. Ils sont extraordinaires, ces enfants, car sur quoi reviennent-ils ? Sur ce qui est juste ! Si les citoyens de demain qu'ils seront sont persuadés, comme le sont les enfants d'aujourd'hui, que ce qui est important dans la société, c'est la justice, notre société n'en sera que meilleure…
Cela dit, bien d'autres questions fusent : sur mon emploi du temps, sur l'âge auquel je me suis engagé en politique, sur l'organisation de mes fonctions de maire et de député… J'espère y avoir répondu aussi clairement que possible. Ce que j'aime, c'est donner des exemples et leur parler de ce qu'ils connaissent : on parle de mes interventions pour le collège Anne-Frank à Roubaix, l'hôpital de Wattrelos, les commissariats de police, les écoles de Wattrelos…
Ils sont impressionnés, je le sais, mais progressivement, cela se détend. Des rires, des interpellations, des doigts se lèvent rapidement… Je suis content. D'évidence, cette classe a fait un bon travail pédagogique. Chapeau donc à l'enseignant et à Lakanal (tiens au fait, sait-on que Lakanal fut…député de l'Ariège sous la Convention et fit voter en 1794 l'ouverture de 24 000 écoles primaires, et que l'enseignement se ferait dorénavant…en français ?).
Tout cela fut pour moi un vrai bon moment, agréable et émouvant aussi…surtout quand à la fin, le député junior s'est levé pour venir m'offrir de la part de sa classe (ils ont tous signé un petit mot !) un livre de Philippe Claudel, Le monde sans les enfants. Franchement, c'était plus que du bonheur ! Maintenant, grâce aux enfants de Lakanal, je vais savoir ce qu'est un zoboïde à triple laser et où se trouve le Kafiristan…
Merci aux CM2 de Lakanal… et rendez-vous le 5 juin à Paris !