C'est en tant que président de l'Union départementale des élus socialistes et républicains que j'ai eu à ouvrir le congrès de celle-ci à Lys-lez-Lannoy ce soir. Un congrès, c'est un événement fort car c'est pour notre Union l'occasion de renouveler nos instances (le conseil d'administration), de se prononcer sur ses rapports statutaires et de proposer des perspectives d'actions.
Mais ce Congrès est d'abord fort parce qu'il se tient à Lys-lez-Lannoy, auprès de Josiane Willoqueaux, nouveau maire, qui a battu la Droite lors des dernières municipales et ce soir, en la saluant, je pense au combat de celle dont Josiane a été la collaboratrice, qui a profondément tracé par son engagement le sillon de la reconquête de la ville pour la Gauche, mon amie, la sénatrice Dinah Derycke, trop tôt disparue. C'est dans l'émotion que j'ouvre le congrès.
Il est fort aussi parce qu'à mes côtés apportent leur soutien Claudy Lebreton, invité d'honneur, président national de la FNSER, mais aussi président du Conseil général des Côtes d'Armor et de l'Assemblée des départements de France, Bernard Derosier, président du Conseil général du Nord, Gilles Pargneaux, 1er secrétaire de la fédération du Nord du PS, ou encore Michel Delebarre, député-maire de Dunkerque, et bien d'autres élus.
Enfin et surtout, ce congrès doit être l'occasion de pouvoir exprimer une parole forte des élus socialistes et républicains, et, à la tribune ce soir, je veux dire que, par ma voix, les élus socialistes et républicains :
Ø refusent une politique de cartes que l’Etat rebat tous azimuts !
Le Gouvernement ne cesse de lancer des chantiers sur l'implantation de ses services sur le territoire à travers ses révisions de cartes : carte judiciaire (avec des fermetures de tribunaux qui éloignent la justice des citoyens !), militaire (qui est un véritable déménagement de territoire), scolaire (aujourd'hui ce sont des classes qui ferment ; demain, cela risque d'être des écoles !), hospitalière, des commissariats, des perceptions, des sous-préfectures…
Tout cela sous couvert de RGPP (révision générale des politiques publiques), dont les résultats visibles sur nos territoires sont, pour les services publics locaux de l'Etat : un engorgement ; un appauvrissement du service rendu ; au final, une dégradation de la présence de l'Etat.
Ce n'est pas acceptable car, ne n'oublions pas, le rôle de l'Etat est d'être garant de la cohésion sociale sur tout le territoire.
Ø Refusent une politique de garrot qui étrangle les collectivités locales !
Ces dernières années, nombreuses sont les décisions financières qui pèsent et réduisent les finances des collectivités locales. Ce sont :
- des dotations d'Etat qui augmentent moins vite que la hausse des prix (d'où un effet ciseau dramatique !)
- des dotations qui disparaissent progressivement (comme les compensations d'exonérations !)
- des ressources vidées de leur contenu (cf. la réforme de la taxe professionnelle)
- des compétences transférées dont l'alourdissement constitue un poids problématique (cf. RSA pour les Départements).
C'est un paradoxe mais l'Etat qui, à coup de réformes successives, est à l'origine de la perte d'autonomie financière des collectivités locales, est en train progressivement de placer celles-ci devant un dilemme infernal : soit supprimer des services publics ; soit augmenter leurs impôts. Et au bout du compte, une inexorable évidence : ce sont les ménages, surtout les plus modestes, qui risquent de trinquer car soit ils perdent des services collectifs qui leur venaient en aide, soit ils paieront davantage d'impôts ! C'est inadmissible.
Ø Refusent une politique idéologique et politicienne !
Politicienne, la politique gouvernementale le prouve à travers l'annonce, via le comité Balladur, de la réforme de l'organisation territoriale (et via des réformes compliquées : reprendre à la Gauche le pouvoir qu'elle a gagné dans les urnes) ou celle du redécoupage électoral (dont, pour ce qu'on en sait, on voit qu'il fait perdre plus de circonscriptions à la Gauche qu'à la Droite !).
Idéologique, aussi, car cette politique n'a qu'un objectif : privatiser la société ! Il s'agit de réduire la part des services publics dans la société :
- des services publics d'Etat : on le voit avec la dégradation du secteur de l'hôpital public, ou le risque de développement de polices privées ;
- des services publics locaux car donner moins d'argent pour les collectivités locales, c'est dessiner à terme une réduction des services rendus. Or, dans les villes socialistes, nous le savons bien : les services publics municipaux, par exemple, existent d'abord pour aider ceux qui ont le moins de moyens, puisque par nature ils sont accessibles à tous (culture, sports, écoles, loisirs…).
Le service public, qu'il soit d'Etat ou local, est le patrimoine de celles et ceux qui n'en ont pas d'autre.
Voilà pourquoi les élus socialistes et républicains prônent, par les politiques menées dans leurs collectivités, un bouclier social ! Le combat pour la défense de nos capacités d'agir dans nos collectivités n'est pas un combat corporatiste ; il est socialiste car il vise à avoir les moyens de créer et de faire vivre sur notre territoire les indispensables instruments de promotion sociale et de protection des plus faibles.