20 juin 2006
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Comme j’ai l’habitude de le faire, j’ai reçu dimanche à l’Hôtel de ville les enseignants qui ont fait valoir leur droit à la retraite ou qui nous quittent pour d’autres communes.
Il y avait de la décontraction dans l’air en cette fin d’année scolaire : comme une petite musique faisant entendre – avec un peu d’anticipation quand même – non pas les notes de la fameuse chanson de Sheila L’école est finie (que j’avais en tête pour l’avoir entendue la veille à la fête de l’école Jean-Zay) mais les chants de la chorale des instits, qui se produit chaque année en l’honneur des collègues.
Je leur ai dit ma reconnaissance, à tous ces enseignants, celle du Conseil municipal. Un merci qui s’adresse à toute la communauté éducative, laquelle accomplit un travail fondamental, décisif, dans chacun de nos établissements scolaires.
Cette communauté fait vivre à Wattrelos un projet militant de toute première importance : préparer l’avenir de nos enfants.
S’il faut communiquer, et approfondir, les « fondamentaux » de l’enseignement, il est nécessaire d’intéresser les enfants avec ce qui donne un sens à leur vie, ce supplément non exprimé dans les manuels, qui fait réfléchir, qui fait ressentir, qui formera des êtres de cœur et pas simplement des machines à réciter des matières techniques.
Il ne peut pas, à mon sens, y avoir d’autre priorité plus fondamentale dans notre société que la réduction des écarts sociaux. Et à celle-ci concourt directement la réduction des inégalités d’accès à l’éducation et au savoir, au coeur des préoccupations municipales.
LA première des priorités de la Municipalité que je conduis.
Malheureusement, nous sommes contraints de conduire notre barque entre les tromperies et les renoncements de l’Etat.
Ces tromperies, j’en vois au moins de trois sortes :
- la tromperie « erreur de calcul » : celle qui a installé dans nos écoles des assistants d’éducation bien moins nombreux que les aide-éducateurs d’hier. Le compte n’y est pas ! On a perdu de l’encadrement dans nos écoles.
- la tromperie « rideau de fumée » : celle qui, pour certains collèges en France, évoque leur classement en « Ambition Réussite », et qui fait prélever sur des collèges en ZEP (comme c’est le cas sur Nadaud et Neruda) les équivalents en postes pour servir ces collèges. Ici, à Wattrelos, on ne veut pas nous donner « d’ambitions », on ne nous offre que des déceptions. Incompréhensible !
- la tromperie « marché de dupe » : celle qui nous promet un Projet de Réussite Educative pour nos écoles, projet que nous concertons, discutons avec les représentants à la Caisse des Ecoles et tous les acteurs éducatifs de la ville… un projet qui, lorsqu’il arrive devant les instances de l’Etat, se voit imposer un retard sur sa mise en œuvre, et pis que tout, le refus de 50 % des actions proposées ! Finies bon nombre d’actions du contrat ville-lecture, du contrat éducatif local, du contrat ville…
Je suis amer de constater, par exemple, qu’on nous refuse les interventions de notre école municipale des sports, la si utile semaine du petit déjeuner, ou les activités scientifiques pourtant si réclamées par tous.
Tromperies disais-je ? Sachons qu’elles se renforcent d’autant de renoncements ! Ces renoncements, au nombre de deux, me préoccupent pour la rentrée à venir :
- d’abord la décision de Mme la Rectrice de fermer notre Centre d’Information et d’Orientation. Unanime, le Conseil municipal avait voté son souhait de le maintenir ! Malgré l’avis des élus sur le terrain, on ferme ! c’est un appauvrissement inacceptable pour l’égalité réelle des chances !
- ensuite, second renoncement, indolore aujourd’hui car ce n’est qu’une annonce, mais dont je redoute la dureté quand cela s’appliquera : la préparation du Budget 2007 de l’Etat, avec les 15 000 suppressions de postes de fonctionnaires en 2007, et en particulier celle des 8 500 postes prévus dans l’Education Nationale. On a déjà vu dans notre Académie ce que donne cette année une réduction trois fois moindre ! Gare à l’avenir !
Parce qu’elle est la société, parce qu’elle est dans la société, l’école vit comme la société.
Et quand certains veulent changer la société, ils touchent bien sûr à l’école. Quand ils veulent réduire la part des services publics, ils appauvrissent celle qui revient à l’école.
Mais à l’inverse, d’autres savent que quand la société souffre, l’école souffre aussi, car elle est le creuset des habitants, des familles, de leurs difficultés, de leurs souffrances. Elle est la digue de la cohésion sociale républicaine.
Voilà pourquoi, justement, il est primordial que non seulement l’appui à la cause, à la communauté éducative se maintienne, mais se renforce. C’est notre fonction, ici à Wattrelos. Enfant, j’aimais l’école. Devenu maire, j’aime encore l’école et je respecte les enseignants, car leur mission est noble est essentielle.