Et encore une opération d' intox ou de détournement d'attention organisée par la majorité UMP. Cette fois-ci, la manœuvre est venue d'un amendement UMP présenté par Frédéric Lefebvre (le sniper de Sarkozy, comme on le qualifie souvent) ouvrant la possibilité pour les salariés de demander à leur employeur de pouvoir continuer à travailler grâce au télétravail.... alors qu'ils sont en congé maladie ou en congé maternité !
Après le travail du dimanche, voilà le travail du malade, de l'accidenté ou de la femme enceinte ! Et Nicolas Sarkozy laissant sa majorité aller bien au-delà de son slogan de campagne !
Bien sûr, devant la mobilisation des députés socialistes et de l'opinion, la Majorité a reculé : la commission des affaires sociales n'a pas adopté l'amendement et cet après-midi la secrétaire d’Etat chargée de la prospective et du développement de l’économie numérique a dit que le Gouvernement n'y était pas favorable. Encore heureux !
Sauf que le Gouvernement va lancer une « étude sur le télétravail, à travers une comparaison européenne des conditions dans lesquelles il est recouru au télétravail et des mesures prises pour protéger les salariés en congé de maladie ou de maternité contre d’éventuels abus ».
La Droite ne renonce donc pas à démanteler le droit du travail ! Elle compte bien poursuivre son travail de sape qui, sous couvert de volontariat du salarié, va de recul en recul en matière de protections et droits des salariés. Elle fait mine de considérer que le salarié et l'employeur sont dans une relation équilibrée, égale, alors qu'en réalité le salarié est dans une situation hiérarchique, dans une situation de besoins.
C'est pourquoi, comme député socialiste et comme élu de proximité recevant toutes les semaines des personnes fragilisées dans leur quotidien, qui cherchent à survivre plus qu'à vivre, qui sont inquiètes pour leur famille et leur avenir, je ne peux que m’insurger contre cette proposition.
Bien sûr, le télétravail peut être développé, mais cela doit s’encadrer pour que le salarié ne télé-travaille pas sans garanties de protection, sans horaires de travail, sans prise en charge de l'équipement nécessaire à cette forme nouvelle de travail, etc.
Ce que la Droite fait – ou plus exactement défait – en France en matière de protection sociale et de droit du travail, elle le fait aussi en Europe. Pour cela deux exemples récents : pendant la présidence française de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy n'a porté aucune mesure sociale !
Plus grave encore: toujours en 2008, le Gouvernement français, au conseil des ministres européens (via le ministre Xavier Bertrand, aujourd'hui responsable de l'UMP), et la commission européenne présidée par M. Barroso, ont défendu la directive travail qui permet aux salariés européens de travailler jusqu'à 65 h par semaine ! C'est sûrement parce que c'est plus social… de leur point de vue !
En France comme en Europe, les socialistes cherchent, à l’inverse, à améliorer les conditions de travail et d'existence de tous en proposant un bouclier social pour nos concitoyens les plus modestes, quand la Droite casse le droit social et préfère accorder un bouclier fiscal aux plus riches.
C’est aussi ça, le sens des élections européennes.