Ainsi, l'INSEE vient dede souligner que le taux de chômage a fait un bond brutal au 1er trimestre 2009 (+ 1,1 %)ient . En 3 mois, le nombre de destructions nettes d'emplois salariés a été aussi élevé que sur toute l'année 2008, confirmant la vive remontée du taux de chômage amorcée fin 2008 (il a atteint 8,7 % de la population active, contre 7,6 % au 4e trimestre 2008). L'INSEE souligne que la France n'a pas connu d'augmentation d'une telle ampleur en un seul trimestre depuis le début de l'année 1975 (date de démarrage de la série statistique) !
D'après le BIT (Bureau international du travail), à la fin du 1er trimestre 2009, il y aurait 2,5 millions de chômeurs ; dont 634 000 jeunes de moins de 25 ans (soit un taux en hausse très rapide : 22,7 %, + 2,4 points !).
Si les fins de CDD et d'intérim représentent plus du tiers des inscriptions à Pôle Emploi, plans sociaux et licenciements économiques pèsent sur les chiffres. Le Gouvernement anticipe une récession plus forte en 2009 qu'en 1993 et 1975. Le taux de chômage pourrait passer à 9,6 % en 2009 et 10,7 % en 2010 !
Il est clair que l'emploi salarié s'est effondré au 1er trimestre 2009 : la France a perdu 187 000 emplois salariés en 3 mois (- 1 % sur le trimestre précédent, soit - 1,9 % sur un an).
L'ACOSS (Agence centrale des organismes de Sécurité sociale) constate ainsi une diminution de 2,2 % de la masse salariale. "C'est le plus bas depuis que les données existent, soit depuis 1970", déclare un analyste.
La chute de l'emploi salarié au 1er trimestre 2009 représente donc plus de 60 % de celle, déjà importante, du 4e trimestre 2008 (- 106 800 postes) ! La dégringolade est nette dans l'industrie : -14 500 emplois au 3e trimestre 2008 ; - 30 600 au 4e trimestre 2008 ; - 53 100 emplois au 1er trimestre 2009. Cela se confirme dans la production industrielle : au mois d'avril 2009, elle a encore reculé de 1,4 % (après - 1,7 % en mars), soit - 20 % en un an !
L'Unedic confirme, elle aussi, cette tendance dans ses chiffres. Elle ne cesse, depuis des mois, d'assombrir les perspectives de chômage. Elle prévoit désormais 639 000 chômeurs de plus en France en 2009 et une destruction nette de – 591 000 emplois salariés en 2009 (et encore – 133 000 emplois détruits en 2010).
Du coup, l'Unedic devrait accuser un déficit annuel de 1,3 Md€, soit un déficit cumulé de - 6,3 Mds€ fin 2009… mais de - 10,9 Mds€ fin 2010 ! Ce qui immanquablement va conduire les gestionnaires de l'Unedic à chercher les moyens de financements de ces besoins financiers… Va-t-on vers une nouvelle hausse des cotisations ? Ou, pire encore, vers une réduction des indemnisations des demandeurs d'emploi ?
Alors que l'Etat réfléchit à réduire son déficit (- 100 Mds€ !), que la Sécurité sociale s'enfonce (-20 Mds€ !), il y a là une nouvelle crise financière qui menace. Avec, au bout, quels risques ? Sans doute de nouveaux prélèvements ! Déjà, je suis prêt à parier que le Gouvernement va augmenter les franchises médicales dès cet été !
A l'automne, je crains bien que les difficultés sociales et difficultés financières de bon nombre de Français, et notamment de mes concitoyens, se seront accrues !
Voilà pourquoi il est urgent, plus qu'urgent que le Gouvernement corrige sa politique économique et sociale : avec une relance plus dynamique, plus efficace ; plus de soutien aux plus modestes, et à ceux qui consomment ; moins d'injustice, avec la suppression urgente du bouclier fiscal…
C'est ce que je dirai, dans deux semaines, dans l'hémicycle, lors du débat d'orientations budgétaires.