Agréable surprise de voir, au lycée Lavoisier de Roubaix, une quarantaine d’élèves, arborant tous cravate rose et chemise blanche! A la demande du professeur coordinateur Daniel Jankowiak, j’interviens dans leur établissement pour leur présenter mes missions de député. Les élèves de seconde pro restauration me posent en toute simplicité leurs questions. Ça commence fort : la première concerne mon appartenance politique ! Après les secousses de l’an passé, j’aborde aujourd’hui cette question avec décontraction. Mes convictions socialistes sont intactes, je siège à l’Assemblée nationale dans le groupe socialiste. Je suis invité aux réunions nationales du PS mais pas (encore) aux instances dans le Nord. Bah, ça finira par leur passer...
Mon envie de faire bouger les choses est née lors de la campagne présidentielle de 1974, suite au décès de Georges Pompidou. Je suis séduit par le candidat François Mitterrand qui « parle à mon cœur », je découvre à cette époque - j'ai 14 ans - ce que sont les réalités sociales, et les difficultés du chômage et du mal logement. A 15 ans, je commence à militer au PS auquel je suis, depuis, resté loyal. Je me réjouis régulièrement de lui apporter mes bras, ma présence, ma voix, mes compétences…
" Pourquoi avoir choisi d’être député ? " m’interroge un élève. L'objectif n’est pas d’être élu mais d'être utile. On ne choisit pas d'être député. Il faut d'abord gagner la confiance des militants, puis des électeurs. Il faut aussi avoir envie de ne pas être spectateur mais d'être acteur; c'est ce qui me fait bouger, moi : faire bouger, changer, renforcer pour mieux protéger, aider mes concitoyens, ma ville. Et quand on me demande si je suis fier, comment ne pas le dire? Oui, le petit garçon de Wattrelos, né ici, aux parents modestes, ne peut qu'être profondément fier d'avoir la responsabilité de ce qu'il a de plus cher au monde : sa ville ! C'est une responsabilité, c'est un honneur, c'est un bonheur. Et oui, je suis fier d'avoir su, à plusieurs reprises, obtenir la confiance des Wattrelosiens et Roubaisiens !
A la question de savoir quels sont les « avantages » d'être député, ma réponse fuse : avoir des moyens d'agir, être mieux connu et reconnu des autorités d'État pour obtenir plus et mieux pour sa ville et sa circonscription ! Et il n'y a pas photo : dans un pays aussi jacobin que la France, où toutes les grandes décisions - éducation, sécurité, santé – se prennent à Paris ou dans les administrations d'État, être député change radicalement la donne ! Un rendez-vous chez le ministre ou avec le préfet est impensable, ou prend un temps fou pour le maire d'une ville moyenne ; s'il est député, ça va beaucoup, beaucoup plus vite! Alors oui, je le dis aux élèves, moi je suis pour le cumul ! Et à donf...
On évoque ensuite le rythme des séances, la journée-type. On parle aussi des séances de nuit jusqu'au petit matin, la vie privée qui passe après les obligations publiques, les menaces aussi, parfois physiques.
Je propose même à une jeune fille de venir au tableau me représenter l'hémicycle, l'occasion de parler de la Gauche, de la Droite, du président de l'Assemblée (d'évidence François Hollande est plus connu que Claude Bartolone…), du fauteuil de Joseph Bonaparte, de la tribune, des caméras...
Évidemment, ça n'a pas manqué : après député, qu'est-ce-que je voudrais faire ? D'abord faire mon job, et il y a du boulot. On parle de me confier une mission parlementaire auprès du Premier ministre ; tant mieux si ça se fait. Être ministre ? La question ne se pose pas, ma dissidence m'en a sans doute éloigné mais je ne la regrette pas, vraiment pas : elle était la seule solution possible. Cela dit après avoir été député, je sais ce que je veux continuer de faire : maire de ma ville. S'il me fallait choisir (mais la question ne se pose et ne se posera pas !) pour le fils de Wattrelos que je suis, il n'y a aucun doute!
Enfin, je les encourage à travailler, à réussir leur parcours. Parce que la restauration, c'est important, c'est du bien-être offert. Mais aussi parce que je veux du plus profond de moi que nos jeunes réussissent ! Ce sont eux notre avenir.
Ces jeunes là, viendront visiter l'Assemblée le 12 avril. J'espère que je pourrai les y accueillir...