Après avoir donné le départ du rallye Eschweiler-Wattrelos dès potron-minet et déambulé en fin de matinée dans les étals de la braderie du Sapin Vert, organisée cette année de main de maître par nos amis de la section pétanque de Jean-Zay, ce soir je fais un rapide aller-retour à Paris pour être à RTL aux côtés du ministre de l’économie et des finances, Pierre Moscovici, qui m’a invité à son Grand Jury RTL–Le Figaro–LCI.
Membre important d’un « gouvernement qui est au travail », Pierre a d’abord rappelé ce qu’a souligné François Hollande : une stratégie, celle du sérieux budgétaire ; un rythme, à savoir deux ans ; une responsabilité assumée. Avec une économie française en stagnation, avec 600 Mds € de dette de plus en 5 ans, avec 10 % de taux de chômage, tout cela exige des efforts ! Pourquoi ?
D’abord parce qu’une économie endettée est une économie très malade : « Je n’ai pas envie que la France soit malade de sa dette » dit Pierre, rappelant que 0,1 % de taux d’intérêt en plus, ce sont 200 millions € d’intérêt en plus pour la France !
Ensuite, parce que notre pays a pris des engagements et il en va de sa crédibilité.
La hauteur de l’effort, ce sont 37 Mds €. 7 Mds en conséquence, en année pleine, de la LFR de cet été. 30 Mds qui seront répartis en trois tiers : 10 Mds d’économies, 10 sur la fiscalité des entreprises, 10 sur celle des ménages.
Engagé sur la fiscalité des ménages, le débat a évoqué : les retraités (« La justice, elle est pour tous les âges ») ; les premières tranches de l’IR (où contrairement à la Droite qui avait fait payer, en ne revalorisant pas le barème, l’IR à 400 000 personnes supplémentaires, la prochaine LF assurera une décote pour les contribuables des deux premières tranches du barème) ; la progressivité de l’IR (avec la tranche à 45 %, et l’imposition des revenus du capital comme ceux du travail) ; l’épargne, pour financer le logement et les PME : le ministre a annoncé le relèvement de 25 % du plafond du livret A à partir du 1er octobre (19 125 euros).
Rappelant le « rendez-vous » dans un an avec l’inversion de la courbe du chômage, le ministre a souligné qu’on est passé d’une situation où on avait « austérité et incertitudes » à « stabilité et croissance ». Et qu’en matière d’emplois, le gouvernement porte trois chantiers : les emplois d’avenir ; les contrats de génération ; la négociation sur le marché du travail. Et d’annoncer la BPI pour le 17 octobre, une réforme de la protection sociale pour que celle-ci ne repose pas que sur le facteur travail, et un « paquet compétitivité » fin 2012.
Pierre Moscovici a par ailleurs dit « non à la hausse de gaz de 7 % » ; il veut agir durablement sur le prix de l’essence, a confirmé la fermeture de la centrale de Fessenheïm. Sur l’Europe (une « Europe qui n’a pas de temps à perdre »), il souligne avec force que « la France veut que la Grèce reste dans la zone euro », et se fait l’avocat de la réorientation de l’Europe réussie par François Hollande. De fait, « ce n’est pas un traité qu’on va voter, mais un paquet », insistant sur le volet croissance et rappelant qu’avec ce traité, il n’y a pas de règle d’or inscrite dans la Constitution ni de transfert de souveraineté !
La fin du débat économique s’est faite sur le rapprochement EADS-BAE, les plans sociaux à Peugeot (« 8 000 suppressions d’emploi, c’est trop ! ») et le Crédit immobilier de France.
Impossible de ne pas évoquer au final le PS où, après le changement de direction, Pierre Moscovici rappelle la loi du parti : « Ce sont les militants qui vont décider »… (note de l’auteur : ah, si c’était partout pareil !).
Déjà, le clip final s’installe, et solide et détendu, Pierre nous rejoint autour d’un verre, et le ministre laissant alors la place à l’ami, je peux l’embrasser pour lui souhaiter… un bon anniversaire !