Pour un Conseiller général, surtout quand il est premier vice-président, c’est bien le moins. Ce matin, j’ai convié un vieux copain (vieux n’est pas une question d’âge, je précise, mais d’ancienneté de nos relations), Patrick Kanner – qui m’avait un jour confié ne pas connaître nos Berlouffes - à venir voir concrètement, in situ, ce que c’est ! Il n’aura pas été déçu…
Certes, comme lui, ce matin, je n’ai pas manqué d’avoir quelques craintes. Fébrilement, au réveil, dès potron-minet (un comble quand on sait que la première chose que je fais le matin en me levant c’est de sortir le chien !), je tire la tenture pour voir le temps. Et là, tristesse, malgré la nuit encore présente (il est tôt), je vois qu’il y a une invitée matinale : la pluie ! La météo l’avait prévue, c’est vrai, mais j’avoue avoir espéré qu’elle s’était trompée. Que nenni ! Il pleut, mais… on est à Wattrelos et il faut savoir compter sur le (traditionnel) miracle wattrelosien… Alors, ce qu’on a fait pour le 14 juillet (souvenez-vous, cette pluie sans arrêt tout l’après-midi… jusqu’à 17 h 30 précises, heure où les vedettes montent sur le podium, pour le plus grand plaisir du public !), va-t-on réussir à le refaire pour les Berlouffes ?
La réponse est oui… Peut-être à cause de la (spécifique) relation (privilégiée) qu’entretient mon inamovible adjoint aux fêtes préféré, Jean-Luc Doyen, avec les cieux, et notamment avec la dénommée Sainte-Claire !
Quand je pars de chez moi, vers 9 heures, quelques gouttes à peine. Et le temps de rejoindre la fête, plus rien. Plus une goutte ! Et vers un peu plus d’onze heures, le soleil, de plus en plus généreux ! Un miracle, je vous dis. Le miracle des Berlouffes… Elles sont sauvées, pour le plus grand bonheur des nombreux, très nombreux visiteurs qui, année après année, se donnent rendez-vous pour notre belle fête.
Cette année, plus de défilé historique, plus de sentence, plus de condamnation prononcée, plus d’exécution publique. Honnêtement, de toute la journée, personne ne m’en a parlé.
En revanche, le village Renaissance est là, référence à la dimension historique de notre fête. Avec mon visiteur, Patrick Kanner arrivé un peu en avance, je fais le tour des stands et des animations.
Ce marché, car c’en est un, affiche des stands originaux et chaleureux. On s’y croirait ! Cela commence par la ripaille, à l’image de ces grandes poêles où mijotent choux et force cochonnailles. Ces fumets gouteux, nous les rencontrons aussi sur un stand voisin où nous dégustons quelques saucissons aux goûts des terroirs… juste avant que, l’odorat attiré par le parfum éloquent du fromage en question, nous ne saluions un préparateur de baeckoffe et surtout de tarte au munster… La cigogne qui trône sur l’étal signe la région de ces mets !
Bien évidemment, impossible d’effectuer ces visites sans s’abreuver ; alors l’arrêt sur le stand de la Bière Louf est un passage obligatoire… avec dégustation incorporée (avec modération, bien sûr ! Pour ma part, j’avais mon goûteur derrière moi…).
C’est donc dans la bonne humeur que vit ce marché Renaissance, mais aussi dans la présentation des travaux d’art. Nos amis de l’atelier des arts wattrelosien y tiennent un large stand, avec création sur place de peintures et sculptures… J’aime sincèrement l’engagement de ces femmes et de ces hommes à créer, à dessiner, à manier terre et plâtre, pour nous faire plaisir en présentant le fruit de leur imagination, et surtout de leur talent. Ce qui est réalisé est très parlant, parfois très ressemblant : P. Kanner ne pense pas autre chose - me semble-t-il - en regardant la sculpture du président Claude Sauvage !
Instant apprécié aussi que l’initiation pédagogique des enfants à la taille de la pierre, à la mode d’autrefois. Un clin d’œil des bâtisseurs initiés des cathédrales d’hier à ces enfants qui ont la tâche de construire la cité de demain…
Après cette promenade sympathique (en passant par l’étal, bien sûr, où se fabriquent et se commercialisent de délicieux macarons, financiers, de surcroît ! Défaut professionnel…), ouf, nous sommes à l’heure pour accueillir nos trois géants de Wattrelos, accompagnés par le groupe des Berlouffes d’un jour. Un costume de haillons enfilés, et vous voilà Berlouffe en train de danser sur le perron de l’Hôtel de ville… Bonne humeur, vous disais-je ! Allez, c’est la fête, le soleil est franchement là : en route pour de bonnes Berlouffes !