Ce matin, comme je le fais tous les ans depuis plusieurs années, je reçois les chefs d'entreprises et partenaires du développement économique de la Ville pour la dernière des cérémonies de vœux de la Municipalité.
Une cérémonie à laquelle j'attache beaucoup d'importance car l'activité économique dans notre ville, ce sont des emplois, et donc de la dignité et des revenus pour mes concitoyens. Je forme donc les vœux que les entreprises présentes sur le territoire wattrelosien connaissent une bonne année, fassent de bonnes affaires et puissent mener à bien leurs projets. Je les formule autour de trois idées :
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1. Vie des entreprises et vie municipale sont intimement liées. L'effondrement de notre quasi mono-industrie textile, au cours de la décennie précédente, a fixé un défi à la Municipalité : celui de reconstruire son économie et un nouveau modèle financier.
Le choix stratégique a été de faire aménager quelque 70 hectares de parcs d'activités – rares sont les communes qui ont voulu et su le faire ! – en prenant soin de diversifier les activités, avec un tissu de Pme-Pmi sur différents segments d'activité afin de mieux amortir les fluctuations et les éventuels chocs économiques. Je ne le dirai jamais assez : les entreprises sont bienvenues chez nous !
Voilà pourquoi je tiens à conserver, en mairie, un service municipal de l'action économique pour leur accueil et leur accompagnement.S'agissant de notre modèle financier, il repose sur un élargissement de nos recettes d'une part (avec de nouvelles entreprises et de nouveaux logements), mais aussi sur un service public à adapter et à rendre au coût le plus économe.
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2e idée : ici à Wattrelos, nous sommes intéressés à la vie des entreprises de la ville et à la vitalité de notre économie locale. En effet, les villes paient trois fois la facture de la crise : d'abord en raison de la hausse du chômage qui a accru les besoins sociaux, et donc les demandes d'aides en mairie ; ensuite parce que la crise a sévèrement impacté directement les recettes des collectivités (exemple : les droits de mutations perçus par la Ville sur les ventes de maisons et appartements à Wattrelos ont baissé de 700 000 euros en 2009...) ; enfin parce que l'Etat, vu ses finances, fait des économies sur le dos des collectivités locales, comme le souligne le gel de ses dotations pour trois ans. Bref, si 2009 fut une année difficile, 2010 ne le fut pas moins pour les collectivités comme pour nos entreprises, ici avec la disparition du tissage Jacquard (18 salariés) et la relocalisation, toujours aussi incompréhensible à mes yeux, de Johnson Screens dans une autre région.
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3. Mais nous gardons le cap dans la tempête. Car cette ville, ces habitants justifient que l'on garde la tête froide et le sens des responsabilités.
Alors, parce qu'il faut parfois « souffler sur les lueurs pour faire de la bonne lumière » comme écrivait René Charles, Wattrelos conserve son (bon) chemin.
Pour preuve, notre ville a enregistré l'an dernier 85 créations d'activités (pour 83 disparitions), 48 porteurs de projets ont été suivis par mon Service de l'action économique et 14 ont réussi à créer leur entreprise. Si on peut inciter des jeunes à créer, à devenir commerçants comme j'en ai rencontrés lors d'une visite de quartiers organisée dans le cadre de Décembre en Fêtes, c'est tant mieux !
Je cite d'ailleurs dans mon propos deux entreprises wattrelosiennes qui se sont distinguées récemment : Dinamo & Montaloups, atelier de décoration traditionnelle sur céramique, basée au Touquet Saint-Gérard, qui a décroché le marché de l'école de boulangerie traditionnelle française... à Tokyo, et Cap Nord, poissonnerie de centre-ville ouverte en 2009 et déjà récompensée par le 1er prix ainsi que le prix d'honneur régional catégorie commerce du concours annuel de la Boutique de gestion espace.
Pour 2011, de nombreux projets d'investissements sont prévus dans nos parcs d'activités, dans le parc du Beck par exemple, les implantations :
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de Pôle Emploi Wattrelos-Leers sur 4 113 m² (29 salariés) ;
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de Somatec, spécialiste de traitement et de nettoyage de surfaces industrielles, sur 2 172 m² (3 salariés) ;
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de Fox Truccking (société de transports spécialisés) avec 10 salariés + 1 société de négoce en poids lourds avec 3 salariés + 1 location de cellules de 400 m² à des artisans, le tout sur 7 520 m² ;
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de CMP Bâtiment, entreprise générale de bâtiment ;
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de CTL, sur 2 152 m², chaudronnerie tuyauterie lyssoise, 8 salariés ;
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par Spie Batignolles de 4 bâtiments industriels ou logistiques avec et sans show room, sur 22 600 m². Il y aura aussi la fin de la rénovation de la ferme Truffaut avec un projet d’implantation de deux mini-crèches (16 enfants) sur 250 m² et une perspective de 12 salariés.
A l'Avelin, une parcelle reste à commercialiser pour laquelle une opportunité sérieuse d'entreprises de spectacles est examinée.
Au Winhoute, deux projets sont en concurrence.
A la Martinoire, le projet d'implantation d'une entreprise de restauration rapide refait surface, tandis que DSV termine la construction de son deuxième bâtiment (fin des travaux prévue pour le printemps), que Thiriez Literie va doubler son bâtiment et sa capacité de production et que La Redoute conforte son implantation (voir article ci-dessus).
A mes yeux, 2011 sera marquée par quatre urgences économiques :
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l'aboutissement du dossier du supermarché de Beaulieu en cœur de quartier : deux projets, l'un de 500 m2, l'autre de 900 m2, sont en concurrence : la préférence de la Ville va clairement à celui qui propose le plus de surface, et donc le plus de produits aux habitants. Les négociations se poursuivent et se concluront dans un futur très proche ;
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l'attente de la confirmation du début de la réalisation de la liaison Habitat-Travail avec ce premier barreau routier très attendu à la Martinoire pour les camions de La Redoute et de DSV, mais aussi pour la régulation du trafic en général ;
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l'avancée du dossier de nos friches industrielles car 2011 sera l'année des friches wattrelosiennes : pour La Lainière et le Peignage Amédée, une étude pré-opérationnelle va être lancée en juin 2011 en vue de la constitution d’une Zac d’ici mi-2012 et un démarrage des travaux à la rentrée 2013 ; pour le Saint-Liévin où une étude pré-opérationnelle va être lancée par la Communauté urbaine en 2011 pour déterminer les divers aménagements à apporter au périmètre de requalification du centre-ville dans le cadre d’une Zac, tandis que parallèlement, une étude de faisabilité et de rentabilité d’implantation d’une cité du cinéma, en complément des studios de l’Union, est en cours ; pour le Sartel où deux zones d’aménagement sont retenues pour un village d’artisans avec construction d’un produit mixte habitat/atelier dont le montage juridique s'affine, et une zone d’activités traditionnelles en lots libres. Le permis d’aménager devrait être déposé en février 2011.
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la reconfiguration de nos instruments pour l'emploi, notamment pour nos jeunes qui sont les premières victimes de la crise. Nous réfléchissons de surcroît à la création d'un club d'entreprises, qui permettrait de mieux mailler notre tissu économique, de mieux faire circuler l'information et de faciliter l'émergence de projets.
Voilà un tour d'horizon assez complet de la situation économique de notre ville en ce début d'année 2011. Je suis de ceux qui pensent, pour reprendre un proverbe, « qu'on ne subit pas l'avenir ; on le fait » car je suis un pragmatique, pas un idéologue. Mon obsession est de bâtir des conditions d'accueil donnant envie aux entreprises de devenir wattrelosiennes ou d'accroître leurs capacités de production : dans tous les cas, les dividendes se mesurent en emplois disponibles et donc en avenir durable pour nos concitoyens.
Bonne année 2011, pour notre économie et pour nos emplois.