Quelle clameur, quelle ambiance… Quelle salle !
De quoi intimider un candidat, même bien élu, comme François Hollande ! On le sent dès sa prise de parole : l’esprit de responsabilité l’habite ! Et même si l’humour n’est jamais loin, à l’image du talent de l’orateur, le candidat à la primaire s’est mué en candidat à la présidentielle.
Dès ses premiers mots, c’est audible : « Je vais vous parler de la France ». « Elle mérite un autre destin, un autre chemin que nous avons le devoir de proposer ».
Il exprime d’entrée sa gratitude aux candidats aux primaires, notamment Martine Aubry « dont j’apprécie la force de conviction et le soutien sans faille. Nous étions hier dans la pluralité ; nous sommes maintenant dans l’unité. Nous étions dans le débat ; nous sommes maintenant dans le combat, contre la Droite, contre l’extrême-droite, pour le changement ».
Pensant aux ouvriers, agriculteurs, entrepreneurs, jeunes, retraités, créateurs de culture… il proclame : « C’est notre devoir de leur donner espoir. Le sursaut est possible ».
Citant Charles de Gaulle, il rappelle un de ses propos : « Les gens veulent que leur histoire ressemble à leur rêve. A toute époque, il faut entendre les indignés car quand toutes sortes de conservatismes menacent, il faut se lever ».
De Lionel Jospin, il a apprécié la « solidité du raisonnement », la « clarté des choix » et le « sens de l’Etat ». Il salue tous les Premiers ministres de gauche, la Corrèze aussi, « territoire de résistance » qui lui a « tout donné » !
Et d’épingler Nicolas Sarkozy qui veut faire de sa fonction actuelle de président la meilleure raison de l’être à nouveau : « Nicolas Sarkozy a échoué pendant 5 ans et il veut nous faire croire qu'il serait le seul à pouvoir réussir ! Et depuis quand, pour entrer à l’Elysée, il faudrait en sortir ? ».
François raille alors « la légitimité par prétention ». Difficile à croire que la Droite serait « une valeur sûre » avec 700 Mds € de dette publique supplémentaire, 130 Mds de déficit de la Sécurité sociale, 75 Mds de déficit extérieur, une croissance à peine positive et des prélèvements obligatoires en hausse de 40 Mds !
« La Droite compte sur la crise pour se sauver. Je propose que les Français comptent sur la Gauche pour les sauver de la crise. A nouveau, la Gauche est devant l’histoire. Nous devons être l’occasion d’un sursaut pour nous-mêmes et pour l’Europe ». Avec, pour projet, une idée-phare : « La réussite de la génération nouvelle ». Mais pour cela, « il est temps de changer de président ».
Pour présider, François Hollande veut mettre en avant quatre principes : la vérité (pour « gouverner dans la durée, la franchise et la responsabilité ») ; la volonté ; la justice ; l’espérance (car « qu’est ce que la Gauche, sinon le refus de la fatalité et du découragement ? »).
Et de proposer trois pactes aux Français :
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un pacte productif, avec une stratégie offensive sur la connaissance, la recherche, la technologie, l’innovation, le développement des PME… « La France n’a pas d’avenir dans l’isolement. Elle doit être ouverte mais pas offerte » ;
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un pacte éducatif : « Ma priorité, c’est la jeunesse. La jeunesse n’est pas un programme, c’est une évidence ! L’éducation est ma priorité et je n’en changerai pas ».
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un pacte démocratique : « Avec Nicolas Sarkozy, le passage en force a été la seule méthode » (l’Assemblée s’en souvient !). « Il nous faudra reconstruire une nouvelle République exemplaire, avec notamment une nouvelle phase de démocratie territoriale, une nouvelle phase de démocratie sociale…
Puis de conclure son motivant discours sur la place de la France dans l’Europe et dans le monde.
J -197…
Une bien belle convention mobilisatrice !