Cet après-midi, au Zénith de Dijon, François Hollande a rendez-vous avec la France des territoires, celle des élus de bon nombre de régions de France !
Président des élus socialistes et républicains du Nord, pas question pour moi de ne pas y être.
Train ce matin tôt, avec Bernard Derosier d’abord, puis au départ de Paris, avec J.-C. Cambadélis, M. Valls, d’autres collègues députés, et… François ! Bus à l’arrivée, pour rejoindre le Zénith avec mon président de groupe J.-M. Ayrault (cf. photo ci-dessus) et un accueil sympa de mon vieux complice, François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon (cf. photo ci-contre).
Alors qu’elle a la responsabilité de lancer le meeting, ma collègue et copine Aurélie Filipetti, rappelle, avec justesse, qu’ « être élu, c’est être choisi par le peuple pour le représenter », et cite Albert Camus : « L’espoir, c’est la mémoire qui désire ».
En accueil, François Rebsamen dresse le bilan calamiteux de Nicolas Sarkozy, qui a privé les collectivités locales de ressources avec ses « improvisations fiscales », et décrit son comportement par trois mots : « méconnaissance, méfiance, mépris ». Il salue lui, au contraire, les 500 000 élus locaux, qui sont le « cœur battant de la République ».
François Hollande aussi ouvrira son discours en rendant hommage aux élus « les représentants de la République, ses premiers serviteurs, pour donner de la vitalité et de l’humanité à nos territoires ».
« Les lois de décentralisation ont changé la France. Elles ont permis d’inventer les politiques publiques et de mieux répondre aux besoins de la population. Elles ont donné le souffle de la démocratie ».
Avec émotion, il rappelle : « Elus de la République, je suis l’un d’entre vous. J’ai approuvé de la fierté d’être appelé M. le Maire. Je n’oublie pas qu’avec les cinq lettres du mot maire, on écrit le mot aimer. En novembre 1994, François Mitterrand avait dit « pour être aimé, mieux vaut être aimable » ; cela vaut d’être entendu au-delà d’ici ! » (j’avoue que, cet après-midi, je déguste à titre personnel, ces deux phrases !).
« Aimer la France, c’est la servir ».
« Je ne suis pas venu vous présenter une nouvelle Constitution, ce qui ne signifie pas renoncer à faire évoluer notre texte fondamental. Ce que je veux changer, cela s’appelle le respect, la démocratie, le sens de l’Etat ».
« L’omnipotence conduit à l’impuissance, et l’impuissance à l’irresponsabilité : ce qui est dit n’est pas fait, et ce qui est fait n’est pas dit ! .
La nouvelle présidence que je veux incarner se fixe pour premier devoir de rendre des comptes : tous les six mois, présenter l’évaluation des résultats par rapport aux objectifs, et vérifier chaque année la confiance du gouvernement à l’Assemblée nationale ! Le premier engagement, c’est d’en terminer avec les outrances, c’est celui d’ouvrir un ton nouveau, celui de la constance, de la clarté.
Je revendique la simplicité, la normalité. Le pouvoir ne réside pas dans les apparences. Le pays s’est lassé des annonces sans effets : le pouvoir s’use à force de ne pas servir le pays. L’autorité appelle la sérénité. La légitimité requiert le respect.
Le prochain Président sera indépendant. D’abord de son propre parti, car celui qui exerce la fonction n’est plus le chef d’un parti, il est le chef de l’Etat ! ». De même vers les forces économiques, « recevoir les patrons du CAC 40 autant que nécessaire, être invité par eux le moins possible.
Le nouveau Président décidera de l’essentiel, de la route à suivre. Le Gouvernement jouera tout son rôle. Il déterminera et conduira la politique de la nation. Les ministres seront les chefs de leur administration. Si je suis élu Président de la République, il y aura donc un Gouvernement !.
Bien écouter, c’est déjà répondre. J’attache du prix à la concertation. En démocratie, on préside par le dialogue. Le Président élu ne pourra réussir que s’il rassemble autour de lui les forces vives.
Il veillera à un Etat impartial, qui sert les citoyens et non le pouvoir, un Etat respectueux de son administration, nommant une fonction publique de qualité ». Il déplore qu’il a été procédé « à des nominations partisanes, surtout au ministère de l’intérieur, à l’administration publique, dans les services hospitaliers… A l’avenir, les fonctionnaires seront nommés pour leur compétence ! La seule loyauté qui leur sera demandée sera à l’Etat, pas au chef de l’Etat !
Le nouveau Président respectera les pouvoirs qui ne procèdent pas du sien. De nouveaux droits seront reconnus au Parlement, pour contrôler, pour engager de grands débats (énergie, bioéthique…) Nous introduirons une part de proportionnelle dans le mode de scrutin législatif.
Je respecterai l’autorité judiciaire, la liberté d’information (la presse écrite doit jouer un rôle majeur) et mettrai en place une nouvelle instance de régulation de l’audiovisuel.
Je ferai inscrire la démocratie sociale dans la Constitution. Le referendum doit être réservé pour deux causes : un changement profond de Constitution ; le transfert de souveraineté. On ne convoque pas le peuple français sur une cause secondaire : c’est cela, respecter le peuple français ! ».