Notre conservatoire de musique et de danse est depuis quelques jours en peine car l’un des siens s’en est allé. Jean-Philippe Grüneissen, professeur de guitare bien connu, nous a quittés, foudroyé en quelques semaines par une terrible maladie. Sa direction, enseignants, élèves, ceux d’aujourd’hui et surtout ceux d’hier, ceux si nombreux qu’il a consciencieusement formés tant d’années durant, sont dans la peine. Je le suis aussi.
Professeur d’enseignement artistique hors classe pour reprendre la terminologie administrative de son grade, Jean-Philippe était entré à l’école de musique le 21 septembre 1983 : cela fait plus de 30 ans qu’il partageait sa passion pour la guitare avec ses élèves. Homme posé, toujours élégant, rigoureux, méthodique et pédagogue attentionné, aimé de ses élèves, Jean-Philippe était aussi un musicien plus que talentueux : des concerts, des prestations de lui, j’ai eu le bonheur d’en écouter un grand nombre. Ses doigts magiques dessinaient la musique sur le manche de sa guitare. De la chanterelle à la basse, sur toutes les cordes, il inventait la mélodie, il captivait, il subjuguait. C’était un artiste talentueux qui avait fait de sa passion un art.
Très connu aussi en Belgique, où il enseignait également, Jean-Philippe Grüneissen aura donc été de ces enseignants qui ont été le socle, l’histoire de notre école de musique d’hier devenue aujourd’hui conservatoire.
Wattrelos, ses enfants, plusieurs générations de jeunes guitaristes lui doivent beaucoup : l’homme était, comme le disait un de ses amis lors des funérailles ce matin, un peu facétieux, malicieux, d’un humour qui déconcerte d’autant plus que son auteur savait garder son sérieux dans toutes les circonstances. Aimant la vie, il en vantait sans cesse ses bonnes choses. Courageux, il a fait face avec force au mal qui l’a finalement emporté. A Véronique, sa femme, à ses filles et à toute sa famille, j’adresse nos condoléances attristées et notre compassion fidèle dans cette douloureuse épreuve.
Je tiens à te rendre, Jean-Philippe, un hommage sincère, amical, et reconnaissant, en mon nom, celui du Conseil municipal et de tous les jeunes qui te doivent à jamais le goût de la musique, la belle musique, celle que par ton talent tu auras servi si merveilleusement.