J’ai la douleur d’apprendre le décès de mon ami fidèle, et si proche, Jean-Marie Sory qui fut adjoint au maire durant quatre mandats, de 1977 à 2001.
Il ne fut mon adjoint qu’un an (je suis devenu maire en mai 2000), mais j’avais eu l’honneur de siéger à ses côtés sur les bancs du conseil municipal durant presque 20 ans. C’était un homme plein d’humour et de bon sens, fin connaisseur de la population, notamment celle de son quartier, Beaulieu, et toujours à l’écoute, disponible, prêt à rendre service.
Elu en 1977, Jean-Marie était devenu adjoint au maire en 1984, renouvelé dans ses responsabilités en 1989 en charge des affaires sociales et de la prévention, puis de nouveau en 1995, en charge de l’action sociale. Ainsi, il a présidé notre Centre communal d’action sociale. Ces délégations lui ressemblaient : il avait à cœur de se rendre utile aux autres, d’aider les plus démunis, d’œuvrer pour davantage de justice sociale. Il était profondément généreux et humain ; le mot solidarité était pour lui d’une importance supérieure. C’était aussi un militant socialiste, au sens le plus noble, sincère, fidèle à ses valeurs et à sa ville : il m’a beaucoup appris. L’humanisme était son chemin, l’amitié était sa manière d’être.
Apprenti tisserand à 15 ans, autodidacte, Jean-Marie avait passé une bonne partie de sa vie professionnelle dans l’industrie textile dont il a présidé le syndicat CFTC des ouvriers, puis CFDT, avant de devenir responsable d’atelier à l’imprimerie du Centre d’aide par le travail du Roitelet. L’attention aux handicapés était l’un de ses combats les plus personnels et les plus profonds.
Engagé, Jean-Marie Sory a siégé au conseil d’administration de la CPAM de Roubaix, aux maisons de quartier de Beaulieu, a présidé le Centre culturel Léon-Blum, a participé à créer Radio Galaxie.
La cruauté du destin a voulu que Jean-Marie perde son épouse, Marie-Jeanne, il y a quelques jours à peine. A Chantal et Philippe, ses enfants, à ses amis et à ses proches, je veux adresser mes sincères condoléances au nom du Conseil municipal. Wattrelos a de nouveau perdu un grand serviteur qui lui a consacré avec efficacité une bonne partie de sa vie. Pour moi, il était plus encore : proche de mes parents, j’ai souvent dit de lui qu’il était mon « autre père ». Il m’a tellement donné : jamais je n’oublierai son étreinte émue lors des funérailles de son épouse. Jamais je ne l’oublierai ; Wattrelos, les habitants de Beaulieu et tant de gens modestes qu’il a aidés non plus.