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  • : Blog de dominique Baert
  • : Dominique Baert est maire de Wattrelos (Nord)
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26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 09:35

 

Lundi matin, en recevant la presse, j’ai passé en revue les défis qui m’attendent en tant que maire et député, en cet automne que je considère comme particulièrement rude.

 
Laissons de côté les affaires Clearsteam, la polémique autour de Jean Sarkozy - qui ne donnent par leurs lettres de noblesse à la politique - ou la grippe H1N1 qui, pour préoccupante qu’elle soit, ne doit pas être le rideau de fumée qui cache une réalité autrement plus  inquiétante : à savoir les conséquences de la crise financière, qui s’est transformée en crise économique et sociale. 

 
L’automne est terrible pour les entreprises et les licenciements pleuvent : chaque jours, ce sont bien plus de CV que je reçois que jamais ! A longueur de rendez-vous ou de permanence parlementaire, l’emploi est la question essentielle, l’urgence cruciale. Pas étonnant, tous les indicateurs sont au rouge : avec la fin des cours bas du pétrole, le crédit serré, la hausse de l’euro et des taux d’intérêt, la stagnation des salaires, l’envolée sans précédent du chômage, le scénario du cauchemar n’est désormais plus impossible…

 

Et je devrais écrire cauchemars au pluriel :

- Cauchemar pour les habitants qui souffrent et s’inquiètent pour leur emploi, leur pouvoir d’achat et leurs soins ;


- Cauchemar pour l’économie et la société française, qui s’incarne dans le projet de loi de finances 2010, en prévoyant toujours plus de cadeaux pour les plus riches (grâce au bouclier fiscal, 834 contribuables ont reçu des chèques de 368.000€ !) et davantage de cadeaux aux entreprises avec les 11,7 milliards que coûtera la suppression de la taxe professionnelle (en dépit du fiasco de l’abaissement à 5,5% de la T.V.A. pour la restauration);

- Cauchemar pour les collectivités locales, qui verront leurs ressources s’assécher davantage du fait de la réforme de la taxe professionnelle. Cette réforme est l’arbre qui cache la forêt : le but du gouvernement, c’est de mettre au régime sec les collectivités territoriales afin de les entraver dans leur capacité à rendre des service à leur population (pour mieux gagner les élections à venir ?). Les effets cumulés de la réforme de la taxe professionnelle de la baisse des dotations aux collectivités vont avoir des répercussions dramatiques…

 

La réalité froide des chiffres est sans appel : pour la ville de Wattrelos, de 2002 à 2008, ce sont 1,5 millions d’euros de dotations en moins, 1,2 millions d’euros de manque à gagner pour 2009 et, à l’horizon 2010-2011, ce serait 1 million d’euros de moins… « Monsieur le Maire, qu’est-ce qu’on fait ? » : j’entends déjà la question que mes responsables de services, ou mes concitoyens poseront bientôt !

 

Comme ses voisines, Wattrelos et la 8ème circonscription subissent cette tendance implacable, mais veulent faire face, malgré la réalité comptable. Parfois, j’entends ça et là, je lis, j’entends, des critiques larvées, impatientes et je peux les entendre, et parfois les comprendre.

Néanmoins, à la réalité froide des chiffres correspond une conduite pragmatique et responsable de l’action politique. Quand il y a moins d’argent dans le portefeuille municipal, qu’il y a de lourd engagements contractuels à soutenir (Beaulieu), ou à honorer (la dette), l’équation est simple : soit on augmente les impôts, soit on réduit les services proposés.

 
Avec ma majorité, j’ai choisi à Wattrelos de ne pas toucher à la fiscalité (autrement que très marginalement : 0,4 point en 2009 !) et de tout faire pour garder les services indispensables. Et ce n’est pas simple. Me battre pour faire face aux engagements, assurer chaque mois, et jusque la fin de l’année, le paiement des salaires c’est un stress permanent. Quand on parle finances et dette, cela n’intéresse pas grand monde : tout le monde veut faire plus, jamais moins !


Faire des économies, ce n’est pas simple, cela implique des choix. Faire des choix, cela implique de renoncer à des options pour n’en retenir que certaines. C’est douloureux et délicat, comme l’illustre tout ce que j’ai vécu avec l’Office de la Jeunesse avant l’été : Car, au bout du compte, de quoi s’agissait-il ? De parvenir à économiser de 50.000 à 100.000 euros en un ou deux ans ! Et pourtant quel bazar cela a été ! Pourtant cela devait être fait.

 

Dans le nouveau contexte financier des collectivités locales que cet automne va irrémédiablement créer, chacun doit savoir qu’il n’est plus possible de demander à la ville de faire plus, quand chaque jour, elle se bat avec des moyens qui se résorbent à vue d’œil, pour éviter de faire moins…

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