Et pas n’importe qui… le Président de la République italienne, Giorgio Napolitano, aura été invité par Claude Bartolone à prendre la parole dans l’hémicycle.
Le président de l’Assemblée, dans son mot d’accueil, salue le militant anti-fasciste, le « révolté moral » au sein du PCI, « l’européen bagarreur » plaidant pour une Europe politique plus forte, qui a la stature d’un « grand homme d’Etat », professeur honoraire de plusieurs universités ! Président de la Chambre des députés en 1992, il est Président de la République depuis le 10 mai 2006. En soulignant que « la France, comme l’Italie, refusent de faire de la souffrance sociale un destin national ».
A l’occasion de sa visite d’Etat, G. Napolitano veut porter devant les députés un message très européen, rappelant que l’axe de la politique européenne de l’Italie est l’alliance avec la France depuis Napoléon III : la bataille de Solférino a soudé dans le sang une alliance qu’en 1959 le Général de Gaulle nomme celle des « champions du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».
Bien sûr, il rappela les décisions douloureuses de Mussolini (« une agression digne de brigands » d’une France défaite en 1940). Grâce à la Résistance, l’honneur de l’Italie fut lavé !
Et de poser les questions-clé pour l’Europe. Aujourd’hui, en Europe, devons-nous aller sur la voie de l’intégration ou remettre en question des objectifs déjà atteints tels que l’euro ou l’union monétaire ? La réponse ne peut faire aucun doute ! Il est devenu impératif d’avancer vers une plus étroite intégration politique.
Aucun des Etats de l’Union ne peut seul conjurer le risque du déclin ou de l’insignifiance, mais, rappelle Lucien Sève, « l’unité européenne n’est pas l’uniformité », et François Mitterrand : « L’Europe des cultures, c’est l’Europe des nations entre les nationalismes ».
Et de plaider donc pour « plus d’unité, plus d’intégration », sans délaisser le principe intangible de « solidarité ». Il insiste sur le besoin de légitimation démocratique accrue ».
« C’est dans le creuset de la construction européenne que se sont perdues les scories des évènements dramatiques que nous avons connus. Il faut retrouver le chemin d’une décisive convergence dans nos projets et nos positions ».
Le message est encourageant. Dommage (je trouve ça scandaleux, à titre personnel !) que nos collègues députés de droite, sans doute très (trop ?) préoccupés par leurs tensions internes, aient très largement boycotté (les bancs sont quasi-vides, cf. photo) cette réception du Président de la République italienne. Ce n’est pas digne…