En cette fin de matinée anormalement froide, j'assiste à l'inauguration du réaménagement de la Cour Fontier à Roubaix (rue de Bouvines, quartier sud du Moulin-Potennerie). Cette rénovation, comme le souligne le maire Pierre Dubois, ce fut une longue aventure!
C'est sous André Diligent qu'a émergé l'idée de rénovation. Pour y parvenir, dix années ont été nécessaires pour démêler l'imbroglio que représentent trente propriétaires différents, et des successions dont on ne retrouvait pas les héritiers... C'est en 2009 que le dossier a pu être bouclé. Et en décembre 2011 les premiers locataires ont fait leur entrée dans les lieux.
L'opération s'élève à 1,8 million d'euros; elle a été supportée principalement par l'ANAH, l'État, la Fondation Abbé-Pierre, LMCU, la Ville, l'Agence de l'eau, le FEDER, le PACT: la ville de Roubaix et Lille métropole se sont associés au financement des aménagements de voirie.
Comme bien des courées, la Cour Fontier aurait pu disparaître. Mais c'était sans compter sur l'ambitieux plan roubaisien de revalorisation des courées, et la mobilisation du Pact, grâce auxquels cet héritage patrimonial de l'habitat ouvrier a pu être rénové, et au-delà, entièrement repensé.
Ainsi, de vingt logements, on en a fait douze: rouge brique la façade avant des bâtiments, la couleur flamboyante d'antan... et aussi pour respecter le souhait des Bâtiments de France! Si les jardinières sont encore à l'état de projet, l'herbe semée ne devrait plus tarder à faire son apparition.
De ces anciennes « passoires énergétiques », on a en outre fait des modèles de sobriété aux performances énergétiques élevées: 90kwh au m² par an contre 250 pour la plupart des maisons environnantes! Pour les nouveaux locataires, c'est un critère non négligeable car si les loyers, compris entre 400 à 490€, sont largement compensés par les aides au logement, ce n'est pas le cas des charges...
Comme bien des actions de rénovation menées par le Pact (premier réseau associatif national au service de l'habitat) le projet de la cour Fontier a été pensé pour et tourné vers les personnes et les familles les plus fragiles socialement.
Les familles ont ainsi été accompagnées dans leur appropriation et personnalisation des lieux par les équipes du Pact (travaux de peinture et aménagement des jardins attenants clôturés de 50m² par habitation). Et ces familles, nous les rencontrons, lors de notre visite des lieux avec Pierre Dubois et Jacqueline Deschamps, Maire de quartier.
« C'est le paradis ici » me souffle même à l'oreille une jeune mère de famille qui nous accueille sur son pas de porte: incontestablement, c'est sans commune mesure avec les habitations souvent insalubres que ces familles occupaient auparavant.
Les travaux ont été réalisés dans le cadre de chantiers école Im'PACT comme me l'explique Anne Gobin, Directrice Générale du Pact-Métropole.
Ces logements se situent à proximité des équipements publics du quartier : écoles, collège, crèche, centre social. Tout ça à deux pas de la maison natale de... Jean Lebas, rue de Denain.
Un bel exemple de rénovation urbaine à la roubaisienne!