Ce week-end se déroulent partout en France les Journées du patrimoine, et ce week-end, je suis un maire heureux. Heureux parce qu'une fois de plus, à Wattrelos, un superbe cocktail d'animations a été mis au point par la Ville, les bénévoles des associations, les partenaires...
Certes, Wattrelos ne dispose pas de sites ou de monuments historiques à proprement parler. Mais, comme j'ai l'habitude de le dire, notre ville est avant tout riche de son patrimoine humain, de ses femmes et de ses hommes qui en font le quotidien, qui en font une ville de coeur, conviviale, profondément humaine et solidaire, bref, des femmes et des hommes qui s'engagent pour faire une ville et une vie meilleure.
Bien entendu, en écrivant cela, je ne peux m'empêcher de penser à l'un de ses grands serviteurs qui vient de nous quitter : Jacques Bossut. En lançant ce week-end d'animations, ce matin au musée, lors du vernissage d'une très belle exposition consacrée à la fête foraine, je lui rend hommage en rappelant qu'il a été à l'origine de ce musée, dont il était d'ailleurs vice-président honoraire. Jacques, qui fut l'un des grands élus qu'aura compté notre commune, était aussi un passionné de patrimoine, de culture, d'histoire – il venait d'ailleurs de publier un ouvrage historique consacrée à la vie wattrelosienne durant le Moyen Age. J'ai voulu que ces Journées du patrimoine 2010 à Wattrelos lui soient dédiées.
Le week-end démarre donc au musée avec l'exposition Transportez-vous au cœur de la fête foraine ! (visible jusqu'au 30 octobre), mélange de photos et d'objets de collectionneurs passionnés qui aura ramené quelques années (à peine !) en arrière tous ses nombreux visiteurs, à une époque où, en ce qui me concerne, je demandais quelques sous à mes parents pour aller à la ducasse, comme on dit dans le Nord. Peu féru des autos-tamponneuses à l'époque (où contrairement à d'autres, j'y allais avec mon père, ou mon frère, pour conduire scrupuleusement et éviter... de tamponner les autres autos ! Pas question pour moi – déjà – de me mal comporter au volant, ni d'en profiter pour... nouer contact avec telle ou telle ! Sérieux, moi, déjà, j'étais...), quel plaisir de voir ce matin, au musée, la collection, en modèle réduit, de ce qui est toujours au coeur de nos fêtes foraines d'aujourd'hui. Sur les manèges, je me souviens que j'excellais dans l'art d'attraper le pompon, je me rappelle aussi ces manicracs magiques (il y en a un super d'exposé) distribuant des boîtes en carton Plaisir d'offrir / Joie de recevoir dans lesquelles on trouvait parfois de magnifiques animaux en caoutchouc avec lesquels on était assuré de faire peur aux filles...
On a tous des souvenirs de manèges ou d'odeurs de sucreries, de rires et de messages micro annonçant : « Attention au départ... »... Les images de fête foraine sont comme des petits cailloux qui mènent au chemin de l'enfance, et je ne peux d'ailleurs résister au plaisir enfantin de chevaucher un cheval de bois faisant partie de l'exposition... juste avant d'emmener quelques élu(e)s qui m'accompagnent sur ceux qui sont dans le manège (qui fonctionne lui !) dans la cour.
Les photos exposées, d'hier et d'aujourd'hui, retracent fidèlement l'évolution de la fête, des premiers manèges à sensation (ils existaient déjà il y a plus d'un siècle – ils n'existaient que par la fête foraine, au reste, puisque les parcs d'attractions n'avaient pas encore été imaginés) aux manèges actuels, en passant par les premières projections cinématographiques (une technologie, là encore, popularisée par les champs de foire), les clowns qui en animaient les allées (à l'image d'Articho, le papa de l'un des collectionneurs exposants), sans oublier la vocation de transmission de l'information que véhiculaient les forains d'un bout à l'autre du département ou de la région, à une époque où ni radio ni télé n'existaient ; tout est abordé dans cette exposition – qui s'inscrit dans un cycle d'expositions dans les musées du Nord sur le thème des transports – dont je vous recommande chaudement la visite.