Ce matin, aux côtés de la présidente de la Communauté urbaine de Lille, du préfet de région et de mes collègues maires de Roubaix et Tourcoing, 1ère visite de chantier du CETI, le centre européen des textiles innovants qui se construit actuellement dans la zone de l’Union.
Le chantier est impressionnant par son ampleur : deux bâtiments immenses sont sortis de terre et se dressent fièrement, le long du canal, entre la tour Mercure et la tour Terken. Les travaux vont bon train et ne souffrent d’aucun retard, nous affirme Jean Badaroux, directeur de la SEM Ville Renouvelée qui construit ce CETI et qui nous guide dans ses espaces en construction, Martine Aubry, René Vandierendonck, Michel-François Delannoy et moi-même, accompagnés par de nombreux élus (dont Pierre de Saintignon et Patrick Kanner, vice-présidents du Conseil général), ainsi que de mon premier adjoint Christophe D’Hulst.
Le CETI est un pont entre notre passé et le futur. Parce que si l’industrie textile traditionnelle, si profondément ancrée dans notre agglomération, durant tant de temps et de générations, a fini de s’effondrer au début de la décennie, il reste une volonté et un savoir-faire qui, eux, n’ont pas disparu. Ces deux qualités vont pouvoir s’exprimer grâce aux textiles innovants, c’est-à-dire les textiles de demain qui nécessitent recherche et développement.
La façon de travailler au CETI, ensemble de bureaux et de laboratoires de différentes tailles, sera à la fois axée sur le travail du textile, avec des machines modernes ayant vocation à pouvoir être placées de différentes manières en fonction de la demande, et la conception innovante, c’est-à-dire le prototypage, la production de petites séries, ce qui sera unique au monde.
L’idée est de raccourcir les processus d’innovation qui, aujourd’hui, sont disséminés et répartis aux quatre coins de la planète. D’ailleurs, le montage financier éclaire bien cette priorité : la moitié du financement est dédiée à la construction des bâtiments ; l’autre moitié aux équipements pour travailler les filages tricomposants – rares à l’heure actuelle – et des textiles non tissés inhabituels.
C’est à un cabinet d’architecture roubaisien qu’a été confiée la conception du CETI, dont l’aventure a débuté en… 2002 ! Si le projet a mis du temps à trouver sa concrétisation, c’est qu’il fallait établir les partenariats et prévoir les subventions nécessaires pour cet investissement dont le montant est estimé entre 40 et 50 millions d’euros : 5 millions d’euros pour l’Etat, 2,6 pour LMCU (auxquels il convient d’ajouter 1,4 million pour LMCU en tant qu’actionnaire de la SEM), 1,5 million pour le Département ; la Région participera quant à elle au financement des machines.
Luc Saison, l’architecte désigné (à gauche sur la photo), nous explique que le CETI est le porte-étendard de cette zone de l’Union qui unit les trois villes de Wattrelos, Roubaix et Tourcoing. Le premier bâtiment comportera un grand parvis pour pouvoir accueillir des manifestations et, à l’étage, des bureaux et des laboratoires. Le second bâtiment sera le moteur du CETI : c’est là que se trouveront les grands labos adaptés aux recherches. L’alimentation en énergie de ces deux bâtiments se fera par le dessus et par le dessous (sous-sol avec galeries techniques).
Quant à l’allégorie architecturale choisie – pour reprendre le langage poétique de Luc Saison – c’est le métier à tisser qui a été choisi, avec un effet de faille horizontale dans les bâtiments de laquelle émergeront une forêt de poteaux rappelant les fils du métier à tisser (en même temps, cette architecture offrira une vue transversale sur les jardins intérieurs).
Voilà donc le CETI qui prend forme ; la fin de chantier est prévue l’année prochaine. C’est en tout cas un beau symbole et un beau signal de reconquête urbaine et industrielle dans une agglomération qui a terriblement souffert, et qui veut se tourner résolument avec espoir vers son avenir.