En visitant ce matin l’exposition Chapeau Catherinette au musée de Wattrelos, j’ai beaucoup appris.
L’association PHER, basée à Sebourg et réputée pour sa collection de… fers (à repasser), présente en effet jusqu’au 9 janvier des objets (outils, boîtes, gabarits…) et documents liés aux chapeaux. En fait, cette association vise à faire vivre les activités liées au repassage et donc, par extension, le patrimoine des métiers associés, à commencer par celui de chapelier, ou plus exactement, de formier, de feutrier, de plumassier, de modiste… C’est qu’elle est riche de spécialités, la profession !
Si le président de PHER, Jean-Pierre Lanski, m’adresse dans son discours un « coup de chapeau » pour l’accueil wattrelosien, je lui réponds « chapeau bas » pour la qualité de l’exposition – couplée à la fête de la Sainte-Catherine approchante, patronne des couturières, d’où son nom – qui me renvoie à mes souvenirs d’enfance, lorsque je prenais le bus à la Grand’Place de Wattrelos en face de la vitrine du chapelier, chez Bienvenue !
Le chapeau est identitaire. Il caractérise souvent les classes sociales (qui n'a pas en souvenir les images du XIXe siècle où le haut de forme du bourgeois était opposé à la casquette de l'ouvrier ?). Il fait aussi partie de notre histoire. Je pense spontanément au bonnet phrygien, symbole de la Révolution qu’on fit enfiler à Louis XVI de façon tout aussi symbolique. Le couvre-chef permet également une identification géographique internationale (le Stetson du cow-boy, le turban oriental…) ou régionale (le béret béarnais ne doit pas être confondu avec le béret ariégeois ou nîmois !)... Il permet même parfois de rythmer la vie : aux Antilles, les femmes nouent différemment leur coiffe selon la situation d'engagement de leur coeur !
Certes, aujourd’hui, même si de temps à autre on peut en croiser dans la rue, le chapeau n’est plus autant porté que par le passé. Les dames le réservent aux grandes occasions, les messieurs lorsque le cheveu se fait plus rare… Le panama de Churchill ou le canotier de Maurice Chevalier ont vécu !
Si vous souhaitez en savoir davantage sur le sujet, n’hésitez pas à pousser la porte du musée ; vous pourrez en outre découvrir les étonnantes créations des lycéens de Zola sur le même thème : sous l’autorité de leur professeur d’arts plastiques, Madame Bretonnier, leur imagination a été féconde ! Art et humour sont au rendez-vous...