Quand la République décide de mettre à l’honneur une de mes collaboratrices, c’est évidemment toute une équipe qui en est heureuse, et moi le premier, surtout lorsqu’elle me fait le grand plaisir d’être celui à qui revient la mission « au nom du Président de la République » de l’épingler !
Enfant de 1968, Soraya Fahem aura été élevée ce soir, au rang de chevalier de l’ordre national du Mérite. Une surprise pour elle, lorsque le Journal Officiel est paru : cela fait toujours une forte émotion quand on y voit ainsi son nom inscrit, a fortiori lorsqu'elle a su que c'était le préfet lui-même qui avait engagé les démarches ! Je crois bien que cette femme de cœur, très sensible, a brai comme on dit à Wattrelos.
Pourtant, elle ne manque pas de mérites.
D’abord parce qu’elle est une femme de compétences, l’une des meilleures de l’agglomération – et ni Jean-Pierre Balduyck, ni Michel-François Delannoy, ni l’ANPE, ses anciens patrons, ni moi-même ne pensons autre chose – sur les questions d’emploi. Cadre de direction à l’ANPE après la fin de ses études, détachée très vite dans des structures intercommunales où elle pratique à haut niveau partenariat et montage de projets avec grands élus, syndicalistes et chefs d’entreprise, elle sait dénouer le maquis procédural et relationnel complexe, malheureusement si fréquent pour les instruments des politiques de l'emploi.
En 2001, jeune maire, je veux que les demandeurs d'emploi wattrelosiens soient mieux écoutés, aidés, accompagnés vers un retour à l'emploi, et je constate que négocier avec les entreprises, placer les CV, rechercher des formations adaptées, recruter les contrats aidés est une tâche lourde pour laquelle j'ai besoin de quelqu'un de compétent, solide et connue des services de l'emploi et des entreprises. Ce sera Soraya, qui arrive à mes côtés en novembre 2001. Elle y est toujours, et depuis plus de dix ans, des emplois, elle en a trouvé, elle en a fourni, même si cette tâche n'est malheureusement jamais terminée.
Mais Soraya, c'est aussi une réussite de l'intégration républicaine. Son père, arrivé sans le sou dans les années 50 de son Algérie natale, aura su à force de courage et de travail fonder une famille, tenir commerce, élever ses 6 enfants, leur donner une éducation scrupuleuse et un métier.
Cette intégration, c'est celle du travail, du travail encore et encore, et de sa juste reconnaissance. Pas celle de la place offerte, pas celle du poste que l'on obtient en vertu de qui l'on est, mais du poste que l'on gagne par ce que l'on sait faire !
Dans ses engagements militants et associatifs (notamment à l'association I+C, Intégration et Cohésion), ou en participant au comité Erignac des services préfectoraux, Soraya plaide inlassablement pour la justice sociale, pour la réussite pour tous, dans la laïcité et la République.
Elle s'inscrit en cela dans la lignée familiale de ses parents, au premier rang ce soir, avec à côté frères et sœur de la récipiendaire, une famille qui est la fierté des fiertés de Soraya. Ce soir, de la tribune où je m'exprime, et au moment où je lui accroche la médaille à ruban bleu de l'ONM, je lis dans les yeux embués de sa mère et de son père que eux aussi sont fiers de leur fille, comme nous le sommes nous, ses amis, ce soir nombreux au CSE.
Avec pour Soraya, par-delà celle que la République lui fait en la médaillant, une reconnaissance qu'elle apprécie tout particulièrement : nombreux sont les responsables de ces grandes entreprises auprès de qui, avec insistance, elle cherche au quotidien à placer des demandeurs d'emploi wattrelosiens…
Une belle forme, aussi, de félicitations !
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