S'il est une manifestation sportive roubaisienne que depuis 1997 je ne raterai pour rien au monde, c'est bien celle-là : les 28 heures à la marche ! Pourquoi ? Parce que ces 28 heures de marche, sans arrêt, de 13 h le samedi à 17 h le dimanche, sont non seulement une part de l'histoire sportive de Roubaix, un élément de son patrimoine (notons qu'elles coïncident avec… les 28es journées du Patrimoine !), une référence sportive internationalement connue, mais aussi et surtout une performance exceptionnelle, où l'on voit femmes et hommes, de pays divers, aller jusqu'au bout de leurs forces et réaliser de véritables exploits ! Et au moment de la remise des récompenses en mairie, dimanche soir, c'est l'admiration la plus absolue qui m'étreint, devant ces corps épuisés, mais avec dans les yeux, pour tous, la flamme de la combativité sportive toujours bien animée.
Cette année, un changement majeur de parcours. Dire que voir l'épreuve quitter son berceau historique du quartier de l'Epeule vers le parc Barbieux m'a spontanément enchanté serait mentir. Mais vu le nombre de participants au départ et le public de l'arrivée, les organisateurs ne peuvent pas spontanément se dire qu'ils ont eu tort. Un débriefing, comme le dit René Vandierendonck à l 'arrivée, sera utile dans quelques jours.
Pour l'heure, ce samedi, comme d'habitude, je suis à Croix pour le départ, place de la Liberté, où j'en profite pour saluer les principaux compétiteurs de mes amis du club des marcheurs roubaisiens, à commencer par Dominique Naumovitz (photos ci-dessus), et Daniel Grados, qui, malheureusement, vont abandonner dans la dure nuit qui viendra.
C'est qu'en effet, les conditions météo auront été exécrables cette nuit. A la température en chute se sont ajoutées de très fortes pluies et franchement, on se demande comment tous ces marcheurs ont fait pour tenir. Ils étaient 70 au départ, 57 à l'arrivée : rien ne leur aura été épargné.
C'est dire si les vainqueurs peuvent être fiers. Le premier homme sera le Hongrois Zoltan Czukor, qui aura marché 235,2 km, suivi du russe de Saint-Pétersbourg Dimitri Ossipov, habitué de l'épreuve, et du Français Gilles Letessier (Conflans - Sainte-Honorine).
Pour les femmes, particulièrement nombreuses, la première à l'arrivée est française, Dominique Alvernhe (Montpellier), avec 217 km, la seconde est roubaisienne (une fierté pour le CMR !), Nicoletta Mizera, suivie de la Russe, elle aussi fidèle de l'épreuve, Irina Poutintseva.
Que ce soit sur le podium, à leurs côtés, ou dans les salons de l'Hôtel de ville ce soir pour la –longue - remise des coupes et récompenses, c'est pour moi une vraie joie et une grande fierté de féliciter ces sportifs. Avec le changement de parcours et l'horrible météo, c'est bien une « édition exceptionnelle » que salue René Vandierendonck dans son propos, saluant, à juste titre, « avec tendresse et affection » le club des marcheurs roubaisiens pour l'organisation de l'épreuve et ses bénévoles pour son parfait encadrement.
Et si, légitimement, René remet à Czukor (photo) son trophée pour sa 1ère place, je congratule le second, Ossipov, et surtout, j'offre comme chaque année la médaille de l'Assemblée nationale : cette fois, le club m'a demandé d'honorer la première française, la gagnante, Dominique Alvernhe (photo), triple championne de France.
Superbe édition, superbes vainqueurs. A l'année prochaine…