Bien triste après-midi. Emouvante, poignante, mais digne. Respectueuse de la douleur et de la détresse des familles, et surtout solidaire. Forte aussi par le nombre de tous ceux qui se sont rassemblés sur le parking des Basanos, se regroupant rue Delory, pour s’étirer, en une foule massive, ensuite tout le long du boulevard Cambray.
Dès dimanche dernier bien sur, l’idée s’est faite, en liaison avec les familles, avec leurs amis, d’organiser une marche d’hommage et de recueillement. Pour le souvenir de ces quatre jeunes du quartier disparus tragiquement par suite d’un incendie dans la friche Saint-Liévin. Savoir rassembler élèves, copains de classe, amis d’enfance ou de jeux, parents, voisins, mères et pères de famille, anonymes, de Wattrelos ou d’ailleurs, qui veulent tout simplement faire part de leur tristesse, de leur amertume devant des vies si jeunes et si vite interrompues, pour épauler, accompagner ces parents si durement touchés et pour qui la vie ne sera plus jamais pareille dorénavant, et pour tout simplement dire adieu à Mounir, Yacine, Azzedine et Ludovic, trop tôt emportés par cet accident, caprice terrible d’un destin si cruel.
Discrètement, avec Henri Gadaut, mon premier adjoint, avec des jeunes volontaires, toutes les dispositions de sécurité publique auront été prises. Nous les aurons adaptées en cours de trajet, car évidemment, rien ne se passe toujours comme anticipé (puisqu’arrivés au rond-point de retour, l’ampleur du cortège n’a pas rendu réaliste celui-ci, et la marche s’est poursuivie par une incursion en territoire belge).
Toutes et tous marchent silencieusement. Dans le respect, dans la réflexion. Toutes et tous sont marqués par ces faits incompréhensibles, en l’état de mes informations, qui marqueront à jamais Wattrelos. Comme bien d’autres élus, je suis au milieu de la foule. Au milieu de tous, anonyme. Je suis là comme maire, bien sûr, représentant de toute la population wattrelosienne, mais aussi et surtout comme homme, comme citoyen. Blessé comme toutes et tous ici, solidaire de la jeunesse wattrelosienne qui, cet après-midi, porte chacun de ces quatre prénoms.
La pluie ne cessera pas de tout le parcours. Elle se fera même plus froide, plus forte, accompagnant l’émotion qui culminera lors de l’hommage des familles devant l’entrée de l’usine. Triste, très triste après-midi : c’est sûr, « même le Bon Dieu aura pleuré » se souviendra-t-on à Wattrelos dans les années qui viennent.
LYAM, reposez-en paix.