Lors de la discussion générale de l’examen de la première partie de la loi de finances pour 2015, j’ai répondu, au nom du groupe socialiste, à la motion de rejet préalable défendue, au nom de l’opposition, par le député UDI Charles de Courson qui s’est voulu très donneur de leçons : pourtant, le bilan de ces dix dernières années de la gestion économique des gouvernements des majorités de droite devrait l’inviter à plus de réserves. C’est ce que je lui ai dit :
« Rien, mais vraiment rien dans cette défense de motion ne peut nous inciter à la voter. M. de Courson veut faire réquisitoire de la politique menée par le Gouvernement, et que ce budget 2015 sous-tend. Mais que ne l’a-t-il dressé lorsque ses amis gouvernaient ?
Auriez-vous alors à ce point réussi que vous pourriez-vous draper dans une vertu de gestionnaires économiques et budgétaires avisés ?
Nul n’est besoin de parler de votre dramatique héritage, le déficit intérieur, le chômage, les déficits et surtout la dette abyssale dont les Français et notre majorité n’ont pas fini de payer la facture ! Et la seule comparaison France / Allemagne est éloquente.
Souvenez-vous quand même !
> La croissance :
→ évolution 2007-2012 en Allemagne : + 3,8 %
→ en France, 2007-2012, présidence Sarkozy : + 0,4 %
> Le chômage, en % de la population active :
→ évolution 2007-2012 en Allemagne : - 3,2 points
→ en France, 2007-2012, présidence Sarkozy : + 1,8 point
> La dette en % du PIB :
→ évolution 2007-2012 en Allemagne : + 15,5 %
→ en France, 2007-2012, présidence Sarkozy : + 26,5 %
Voilà le bilan de la présidence d’hier : cela ne peut qu’inciter à l’humilité ceux qui l’ont soutenu alors, plutôt que de vouloir rejeter la politique budgétaire d’aujourd’hui !
Car enfin, à l’inverse de ce qui se faisait hier, ce projet de budget 2015, quelles en sont les trois caractéristiques essentielles ?
→ Il réduit la dépense publique de 56,4 % à 56,1 % du PIB – c’est une première – ce que vous n’avez pas su faire ;
→ il réduit les impôts des plus modestes en supprimant la première tranche de l’impôt sur le revenu, ce qui va bénéficier à pas moins de 9 millions de Français, ce que vous n’avez pas voulu faire ;
→ ce budget, avec un déficit de 4,3 % du PIB accompagne le ralentissement de l’activité, et évite de plonger la France dans l’austérité, ce que vous n’auriez pas voulu faire.
Faites comme je dis, ne cessez-vous de proclamer, M. de Courson. Mais nous, nous savons qu’il ne faut absolument pas faire ce que vous et vos amis avez fait !
Voilà pourquoi, nous rejetons votre démonstration, à laquelle votre passé ôte toute crédibilité, et nous rejetons votre motion ! »