La dernière heure des journées parlementaires aura connu deux interventions éminentes, puisque la conclusion des travaux est faite successivement par Harlem Désir, Premier secrétaire, et Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. On sent, chez l'un comme chez l'autre, une émotion certaine.
Pour Harlem car c'est son premier discours comme 1er secrétaire dans ces journées. D'entrée, il donne la ligne : "Le Gouvernement a besoin de notre soutien et de notre capacité à maintenir notre lien avec les Français". Il rappelle que les groupes socialistes sont la "première force de la majorité", et qu'après les victoires du printemps, nous avons "le devoir et la responsabilité d'engager le changement", pour faire face à la "triple crise de la République : économique et sociale, morale et démocratique (contre le désenchantement de la parole politique)".
Le Parti se doit d'avoir un "lien vigoureux avec les Français", et "sera aux côtés du groupe parlementaire". "Le débat n'est pas pour nous un slogan" (…) "Il nous faut recréer la confiance, là où la Droite n'a su créer que de la défiance". Pour cela, "on doit être un parti de débat, mais entièrement engagé dans le soutien à François Hollande".
Jean-Marc Ayrault, lui, se remémore qu'après 15 ans de participation aux journées parlementaires comme président du groupe socialiste de l'Assemblée, c'est la première fois qu'il y parle comme Premier ministre. De suite, il donne le ton : "Nous sommes aux responsabilités du pays", et "nous sommes chacune et chacun comptables devant le pays". "La situation du pays, de l'Europe et du monde exige autant de retenue dans l'expression que de détermination dans l'action".
Face au climat, impatient, de cette rentrée, il est ferme : "Pour gravir un escalier, le plus pertinent est de ne pas abandonner à la première marche" et enjoint "ne cédons pas à la tentation bonapartiste des 100 jours : gouverner c'est choisir, et parmi ces choix il y a la fixation des calendriers".
Et le Premier ministre de décliner les grands chantiers gouvernementaux sur l'emploi, le budget ("L'essentiel de l'effort épargnera les classes moyennes et populaires : la justice fiscale est engagée" (…) "C'est un budget de combat"), le logement, l'école ("La France est une république laïque, le mode de vie des Français ne peut être soumis à aucune spiritualité"), les OGM, l'enseignement supérieur, l'outre-mer, la décentralisation…
Et de conclure par une adresse à nous, députés et sénateurs socialistes : "Concevez, écrivez, inventez"…
Déjà, les ministres montent sur scène (Aurélie Filipetti, à côté de qui j'étais assis, me quitte donc) et la Marseillaise retentit…