J’ouvre ce matin, à l’auditorium de la Maison de l'éducation permanente, la rencontre régionale de l’association des villes pour la propreté urbaine (AVPU), dont Wattrelos est adhérente. Cette association, créée en 2010 et présidée par Magali Ordas, compte plus de cinquante communes et agglomérations membres, de toutes tailles (à commencer par la ville de Paris), et dont l’objectif est d’améliorer la propreté urbaine en créant un réseau, un maillage permettant de mutualiser les compétences, les savoir-faire.
Toutes les collectivités sont bien sûr concernées par cette problématique, de plus en plus prégnante ; pour preuve, la rencontre de ce matin a attiré des collègues des villes environnantes (Roubaix, Tourcoing, Croix, Wasquehal, Hem, et même des agents de LMCU) mais aussi plus lointaines (Grande-Synthe, Compiègne).
Il me revient donc de situer, en préambule, le contexte wattrelosien, son histoire, ses spécificités urbaines (117 courées et rangées difficiles d’accès où la problématique des déchets est par nature complexe ; proximité avec la Belgique où les déchets sont payants, d’où la tentation de s’en débarrasser subrepticement en France…) et de rappeler que la propreté urbaine est une préoccupation majeure chez nous. C’est même la première des priorités de nos concitoyens qui participent aux comités de quartiers que nous avons mis en place il y a un peu plus de dix ans maintenant. Le phénomène s’amplifie avec le temps.
Je constate d’ailleurs parallèlement – cause ou conséquence – qu’au demeurant les sollicitations personnelles prennent de plus en plus le pas sur la dimension collective. Et que de la même manière, dans l’évolution de notre cadre de vie, les comportements acitoyens se développent. Certes, ce n’est pas le cas seulement à Wattrelos, mais dans la relation avec les élus, il est clair que les choses se sont modifiées avec le temps : nombre de citoyens se placent en consommateurs de services de nettoyage davantage qu’en contributeurs responsables à l’entretien de leur environnement. C’est d’ailleurs pour cela, et pour répondre à la demande des comités de quartiers, que la Ville a publié, dans le Journal de Wattrelos, un guide du bien vivre ensemble ! Tout cela à partir d’une remarque simple : si chacun, près de chez lui, devant chez lui, fait des efforts, collectivement, la ville de tous ne s’en portera que mieux.
Bien des investissements en équipements (balayeuse, machine anti-tags, gloutons…) et en moyens humains ont été faits dans les services municipaux wattrelosiens, et pourtant des insatisfactions peuvent subsister, y compris chez mes agents, les élus ou de ma part. Je sais tout ce qui est fait, tous les tonnages ramassés, les luttes incessantes contre les espaces dégradés. Et je ne cesse de vouloir pour autant qu’on puisse encore faire mieux. Et je rêve qu’un jour je puisse retirer des agents du service nettoiement – parce qu’il y aurait moins de travail – pour en affecter davantage à l’entretien des espaces verts, parcs et jardins, pour que la ville soit plus belle, toujours plus agréable à vivre.
Oh, bien sûr, moi qui voyage dans des communes alentour (jusqu’à Paris), je constate ô combien que des communes qui ont des moyens considérablement plus importants que ceux de Wattrelos ont aussi des problèmes récurrents de nettoiement, qu’elles ne font pas toujours mieux, et parfois moins bien que mes équipes. Alors je pense à cette citation de Talleyrand : « Quand je me considère, je me désole, mais quand je me compare, je me console »... La vérité est que la lutte est incessante pour faire comprendre qu’une ville propre, c’est l’affaire de tous, et pas seulement de la collectivité.
Ensemble, on est plus forts. C’est pourquoi une association telle que l’AVPU peut être utile, pour les échanges d’expérience qu’elle permet. Mieux connaître les réussites, les échecs des uns et des autres, c’est être demain encore plus efficace dans sa politique de propreté urbaine. Voilà pourquoi Wattrelos y a adhéré.