Ce mardi 7 septembre marque la reprise des travaux au Parlement. Et sur un sujet majeur: la réforme du système des retraites. Sur ce sujet annoncé depuis l'été et attendu par tous, citoyens, syndicats, salariés, parlementaires, nous étions tous mobilisés.
Plus de 2,5 millions de personnes ont manifesté cet après-midi, à Paris et dans toutes les villes de province pour dire au Président de la République et à sa majorité combien leur réforme est injuste! Aussi, s'il fallait encore le souligner, une telle mobilisation doit être prise en compte par le gouvernement, pour qu'il modifie en profondeur son projet de réforme afin de préserver le régime par répartition, afin de rééquilibrer l'effort nécessaire demandé.
Comme l'a rappelé dans l'hémicycle cet après-midi ma collègue Marisol Touraine, au nom des députés socialistes: le 23 mars dernier, près de 800 000 personnes défilaient contre la politique gouvernementale ; le 27 mai, un million ; le 24 juin, deux fois plus ; cet aujourd’hui, ce sont plus de 2,5 millions de Français qui étaient dans la rue. « C’est tout un pays, c’est tout un peuple qui crie sa colère ».
Pour ma part, j'ai passé l'après-midi -et la nuit aussi- sur les bancs de l'hémicycle, pour être dans la bataille parlementaire. J'ai voté les deux motions de procédure pour combattre le texte gouvernemental, la motion de rejet préalable, et celle de renvoi en commission. Le groupe socialiste a choisi la gravité pour mener la bataille parlementaire, projet contre projet. Car si une réforme du régime de retraite est nécessaire, les Français demandent un autre projet que celui du gouvernement!
Et les Français ont raison: le projet gouvernemental, c'est l'injustice! Il fait peser l'effort de financement sur les plus modestes (salariés précaires, femmes aux carrières hâchées, salariés qui ont commencé à travailler jeunes ou qui travaillent dans des conditions particulièrement pénibles). C'est un projet inefficace, qui n'est même pas financé au-delà de 2018 et qui donc pèsera lourd sur les générations futures. C'est un projet qui est beaucoup plus dur que les réformes choisies par nos partenaires européens. D'ailleurs n'ont-ils pas choisi pour la plupart de s'attaquer au problème de l'emploi puis à celui des retraites, et non l'inverse comme le préconise la démarche du Gouvernement Sarkozy-Fillon-Woerth! Car fabriquer des chômeurs ne garantit pas une retraite!
Cet après-midi c'est donc un autre projet qu'avec mes collègues socialistes nous avons proposé au gouvernement: celui d'un effort partagé et d'une retraite choisie. Et cela passe:
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par l'affirmation de l'âge légal de 60 ans pour une retraite pleine;
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par un financement assuré des retraites (préservation et abondement du Fonds de réserve des retraites);
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par un effort partagé (entre salariés du secteur public et du secteur privé; entre taxation du travail et taxation du capital);
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par des mesures démographiques (création d'un nouveau droit prenant en compte la pénibilité; surcotisation étalée sur trois ans pour les jeunes faisant des études ou en stages; surcote pour ceux qui souhaitent travailler plus longtemps, au-delà de 60 ans).
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par des mesures sur l'emploi (emploi des femmes; emploi des seniors).
Voilà autant de propositions que nous faisons à nouveau au gouvernement pour que la réforme des retraites ne brise pas notre contrat social, pour qu'elle ne jette pas nombre de nos concitoyens dans la désespérance, et ne les prive pas, comme les générations futures, d'un avenir.