Nous sommes nombreux à Wattrelos (et bien au-delà !) à avoir un morceau de ce café mythique dans notre cœur, parce qu’il a été à un moment (plus ou moins long, selon les cas !) dans notre vie.
Les Amis, selon l’âge que l’on a, c’est Lucien et Gisèle, et / ou Serge et Liliane. Ce sont des serveurs, devenus des copains, Pascal ou Michel, au tutoiement aussi spontané qu’amical. Ce sont des images, celles d’un flipper, d’une salle de billard (certains en ont même fait le chapitre d’un livre, n’est-ce pas cher Michel Quint ?), celle d’un distributeur de cacahuètes (dont je viens de découvrir ce matin, auprès de Jean-Noël Coghe, qu’il était parfaitement traficable !), et puis cette superbe arrière-salle de bambous, où les tables étaient faites de billots d’arbres du parc Barbieux, et dont les banquettes ne peuvent parler tant elles auraient à raconter de moments festifs et de premiers (et pas seulement) émois ! Et il y a aussi les croque-monsieurs ou encore le juke-box aux 45 tours surtout très rocky, cultivant le souvenir du passage de Vince Taylor et de tant et de tant d’autres vedettes passées par le café.
Mais il y a encore toutes les autres vedettes, les piliers, ceux du commerce local, ceux de l’Union sportive, ceux des lycées, tous ces jeunes et moins jeunes qui y ont passé tant de moments heureux et festifs entre copains (et copines)…
Voilà pourquoi il y a autant de monde ce midi, pour l’inauguration de la magnifique (mais vraiment magnifique !) exposition que consacre, sous la houlette de Jean-Noël Coghe – brillant biographe du vrai rock – nouveau président de l’association des Amis du musée (succédant à mon ami Francis Bohée), le musée des arts et traditions populaires de Wattrelos.
S’il est appelé Au Cheval volant au XIXe siècle, puis Les amis Duhamel, puis Aux Amis tout court, ce café de la Grand(Place est une figure de l’histoire locale. De ma petite vie personnelle aussi. Ce fut pour moi, vers 11-12 ans, mes participations chaque dimanche matin au club d’échecs à la salle du haut, la grenadine dégustée avant de partir ; ce furent quelques années plus tard, les flippers, les devoirs rédigés sur un coin de table en arbre, puis les cheveux longs, le groupe de rock (avec le regretté Michel Behagle qui aurait adoré cette expo !), puis la moto garée avec celle des copains du club, l’époque du blouson, de la chemise et du pantalon noirs… avant que ne viennent à peine quelques années plus tard, les grenadines ou les limonades appréciées entre copains au sortir d’une réunion en mairie…
Toutes les générations, toutes les professions, tous les milieux sont passés par les Amis, notre Maison de la chope et de la culture à nous, Wattrelosiens.
Merci de cette remarquable exposition !
Alors, à la fin de mon discours, je n’ai pas résisté : j’ai demandé à Serge de tirer les chopes… Ouf, il n’a pas perdu la main !