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  • : Blog de dominique Baert
  • : Dominique Baert est maire de Wattrelos (Nord)
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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 00:08

st-lievin2.jpgDès le réveil ce matin, c’est l’effroi : mon adjoint, Henri Gadaut, me rend compte du drame de la nuit sur le site désaffecté de l’usine Saint-Liévin. Quatre jeunes gens, quatre fils de Wattrelos ont été gravement intoxiqués dans un incendie, aux alentours de deux heures du matin. L’un est déjà décédé, ses trois copains sont hospitalisés dans un état critique…

 

C’est l’horreur. Quatre enfants de ma ville, dont j’apprends rapidement qu’ils habitent à quelques centaines de mètres de là, quatre « copains sans histoires » comme je le dirai plus tard aux médias, ont été fauchés en pleine jeunesse.

 

Pourquoi ? Des tas de questions me viennent à l’esprit, auxquelles je ne parviendrai à avoir de réponses que progressivement et très partiellement. Je sais que ce site, propriété de l’EPF (Etablissement public foncier), a vu sa sécurisation renforcée il y a à peu près deux ans, me semble-t-il, par l’EPF à ma demande. De fait, je me rends sur le site dès que possible et je ne peux que constater les panneaux d’interdiction omniprésents, et caméras vidéo qu’on me dit volumétriques. C’est vrai mais une friche reste une friche, c’est à dire un bâtiment en fin de vie, et ce qui peut s’y trouver présente des risques.

 

Très vite, je suis en contact avec le procureur, la sûreté, des familles. Cela n’arrêtera pas de tout le week-end. Je n’arrêterai pas d’y penser. D’autant que ces jeunes hommes auront été les uns après les autres, dans un sinistre et invivable décompte, fauchés par la mort. A chaque fois, j’ai cru que le ou les survivants l’emporteraient, qu’ils seraient les plus forts, que la lueur de vie qui les habitait encore saurait leur permettre de remonter, de retrouver des forces, de reprendre le fil de leur vie. Mais ce fol espoir n’a pas survécu au week-end. Dimanche soir, j’étais effondré.

 

Difficile d’assumer dans ces moments - j’ai vécu samedi ma plus dure journée de maire - ses obligations. Pas facile de féliciter, d’embrasser des mamans lorsque je sais que quatre mamans de ma ville ont perdu ou sont en train de perdre ce qui est le plus cher de leur vie, leur fils. Je n’ai cessé d’y penser.

 

Ce n’est vraiment ni le jour ni le week-end pour trop réfléchir, chercher à comprendre pourquoi ils sont allés là, ce qu’ils ont fait et pourquoi ils se sont ainsi faits piéger. A dire vrai, je ne comprends pas. Mais une enquête est en cours, le procureur la conduit, il me le dira en son temps.

 

Non, l’heure est à l’émotion, à la compassion, au cœur. Ce samedi matin, la ville ne sait pas encore : radios et télé diffuseront bientôt l’info, et dimanche matin, ceux qui ne savent pas encore se réveilleront sonnés, blessés par une telle horreur.

 

Oui Wattrelos est en peine, Wattrelos souffre de cette injustice. Ces quatre jeunes devaient vivre encore longtemps. Cruel destin. LYAM, comme homme et comme maire, je pense à vous. Vos voisins, vos amis, votre famille, votre ville vous pleurent.


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