Finies les journées parlementaires à l’autre bout de la France, c’est à la salle Victor-Hugo de l’Assemblée nationale que le groupe socialiste de l’Assemblée organise son séminaire de rentrée, avec cet après-midi, pour thème : La France face à la réalité du monde.
Ils sont déjà loin pour moi les musiques des Gilles qui ont clos hier soir notre week-end wattrelosien des Berlouffes ! Car avec la dégradation de la situation internationale et la perspective du vote de confiance au Gouvernement de demain, le ton est à la gravité et à la responsabilité. La présence du Premier ministre, Manuel Valls, du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, et du ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, donne le ton.
Le Premier ministre, présent tout l’après-midi – ce qui est apprécié de tous ! – insiste d’entrée sur le contexte en Europe et dans le monde, qui est en toile de fond du vote de confiance de ce mardi. « J’agis avec la confiance du Président et de la majorité dans la durée : pas pour trois mois, pas pour six mois, non sur la base de jeux individuels ! Nous devons agir dans la durée avec énergie, détermination et sens de l’Etat. Ce qui oblige à accomplir sa mission et la volonté de réunir les Français ! Je refuse de croire au déclin de notre pays » ! Message donc de détermination et d’appel à la confiance.
Mais l’actualité, c’est aussi la gravité de la situation internationale. Et Laurent Fabius l’aura dessinée avec pédagogie, examinant la terrible et malheureuse concomitance des crises dans le monde. Pourquoi ces crises ?
D’abord parce que nous sommes dans un monde où il n’y a plus de patron. Longtemps bipolaire puis sous domination américaine, le monde est loin d’être le monde multipolaire et organisé qu’espèrent les socialistes : la réalité, c’est qu’aucune puissance n’est capable de résoudre les crises.
Ensuite parce qu’il y a éclatement de la puissance : beaucoup d’états ne sont plus en situation d’assurer leurs responsabilités et des groupes, qui ne sont pas des états, cherchent à en tirer parti.
Enfin parce que, malheureusement car c’est très dangereux, il y a dispersion de la puissance destructrice.
Face à cette situation, la politique étrangère porte quatre axes stratégiques : la paix (qui n’est pas le pacifisme !) et la sécurité ; l’organisation et la préservation de la planète (lutte contre la peine de mort, conférence climatique en décembre 2015) ; la relance et la réorganisation européennes (relance car la jeunesse est au chômage et la croissance est atone ; il y a aussi un vrai défi de l’unité en Europe !) ; le redressement et le rayonnement (car s’il n’y a pas de redressement économique, il n’y a plus de rayonnement diplomatique !).
Les débats se sont ensuite poursuivis avec Ségolène Royal sur la transition énergétique et avec Bernard Cazeneuve sur le terrorisme et les risques intérieurs.
Quand on est dans la majorité, les enjeux sont particuliers : ce sont ceux de la gestion du pays ! Et le Gouvernement a besoin d’être déterminé, pour se battre, sur le front économique comme sur celui de la sécurité intérieure comme extérieure. C’est le message : dans ces conditions, dans un tel contexte le devoir de tout député socialiste est évidemment de voter la confiance à un Gouvernement à direction socialiste !
Tout autre message brouille l’image et la force de la politique de la France, et tout autre vote demain affaiblit la France !