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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 09:44

Suite à la vague de suicides chez France Télécom, les risques psychosociaux et le malaise croissant de salariés dans leur rapport au travail se devaient d'être analysés.

Une Mission d'information avait donc à cet effet été créée, à la demande du groupe socialiste à l'Assemblée, dont ma collègue et amie, députée de l'Indre, Marisol Touraine, assurait la présidence. Mais le fonctionnement critiquable de la mission, dûe à la mauvaise volonté manifeste des députés Ump membres de la mission, a conduit à ce que nous nous abstenions lors du vote sur le rapport d'information, publié le 25 mai. À l'approche quantitative du « travailler plus pour gagner plus », les socialistes opposent en effet une démarche qualitative, prônant un « travailler mieux, pour vivre mieux »

C'est notamment en raison de ces divergences profondes que la Fondation Jean-Jaurès et les députés socialistes membres de cette Mission, organisaient aujourd'hui un colloque destiné à apporter des réponses fortes et volontaristes à la montée de ces phénomènes de souffrances au travail.

En synthèse de ce colloque, plusieurs pistes de solutions se dégagent. Même si la loi ne peut pas tout, en particulier concernant le bien-être des personnes, l’État peut initier une prise de conscience globale sur la question.

Il est ainsi essentiel d' améliorer l’observation, la prévention et la réparation des risques psychosociaux, et notamment de :

  • Créer un organisme indépendant chargé de l’observation et de l’évaluation: un observatoire pourrait être créé ou une structure déjà existante pourrait être chargée de coordonner les analyses en toute indépendance;
  • Agir sur la formation des managers, initiale et continue: il est invraisemblable qu’un étudiant puisse terminer son cursus sans avoir reçu aucune formation en matière de santé au travail ou de relations humaines. De même, il est impensable qu’un manager ne reçoive pas de formation continue régulièrement dans ce domaine durant sa carrière car en quarante ans de vie professionnelle les choses naturellement évoluent. Les entreprises doivent être encouragées à dispenser cette formation par des modes de rémunération différents ;
  • Renforcer le dialogue social afin de favoriser la prise en compte des risques psychosociaux par les salariés et par les employeurs notamment au sein du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) ;
  • Intégrer les risques psychosociaux dans l’obligation générale de sécurité des entreprises, avec une obligation de résultat, et non de moyens : nous proposons de supprimer le seuil d’incapacité de 25 % à partir duquel une maladie est reconnue comme maladie professionnelle en dehors du tableau. Ce seuil est en effet inatteignable et indémontrable;
  • Indemniser les psychopathologies liées au travail : un fonds d’indemnisation des salariés devrait être mis en place et alimenté par les entreprises sur le modèle de celui des accidents du travail ou des maladies professionnelles. Ce système inciterait les entreprises à avoir des moyens d’action pour lutter contre les risques psychosociaux.

 

Si ces éléments ne peuvent à eux seuls résoudre la souffrance au travail, ils ont le mérite d'apporter des éléments de réponse. Parce que nous ne pouvons, ni ne voulons accepter que pour des millions de salariés travail rime avec souffrance.

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