Ce matin du 11 novembre est, du point de vue météo, particulièrement exécrable. Un froid glacial, porté par le vent, et une pluie intense. Jamais, de mémoire de maire, nous n’avons connu un temps comparable pour les cérémonies du 11 novembre ! Cela ne doit pas empêcher de se recueillir et de se souvenir dans une présence que je veux « profondément et solennellement respectueuse ».
C’est ce qu’avec nombre d’élus et représentants des sociétés patriotiques, je fais au cimetière du Crétinier, en déposant une gerbe et en passant en revue les tombes.
Au cimetière du Centre, la cérémonie est plus longue, puisqu’après mon discours, j’aurais aussi à procéder à des remises de distinctions. Malheureusement, il faut se rendre à l’évidence : comme me le préconise Ferdinand Claies, président de la Fraternelle, mieux vaut renoncer à prononcer mon discours et aux décorations car il est impensable de maintenir vingt minutes de plus, dans le vent glacial et dans la pluie, les enfants des écoles Curie et Lacordaire qui nous ont si bien interprété La Marseillaise ; juste avant que l’Union musicale ne joue également notre hymne national et l’hymne européen.
Je suis très attaché à cette cérémonie, et très sensible aussi à la présence des enfants.
La guerre de 14-18 fut en effet « une tragédie de l’histoire de l’humanité, une balafre dans la mémoire collective, un drame sans commune mesure avec ce que les hommes et les femmes, depuis que le monde est monde, avaient pu vivre jusque là », comme je le dis dans mon propos, tenu donc salle Salengro en début d’après-midi.
Après chaque dépôt de gerbes ou devant chaque tombe que nous saluons, je suis toujours secoué par une émotion poignante en fixant les lettres dans la pierre des noms de tous ceux qui, français ou anglais, souvent très jeunes, sont tombés dans les conflits de 14-18 mais aussi de 39-45. « Chacun de ces noms résonne comme un message d’appel à la paix, à la solidarité, à la fraternité entre les peuples, à l’espoir ! ».
Les inégalités, les fractures territoriales, économiques et sociales, sont au cœur, au vu du jugement de l’histoire, des causes déterminantes des conflits et des guerres. Les dénoncer, les combattre, les éradiquer, c’est objectivement œuvrer pour la paix, celle que nous devons à ces enfants qui sont là ce matin, et à tous les enfants de la planète.
« Tout ce qui peut faire tendre vers le progrès, l’amélioration des conditions de vie partout dans le monde sera une pierre supplémentaire, mais décisive, pour générer la paix, là où elle n’existe pas et consolider la paix là où, heureusement, elle existe ».
La guerre, c’était hier. La paix, espérons-là pour aujourd’hui et pour demain de toutes nos forces. Mais pour cela, sachons nous souvenir ensemble, « souvenons-nous du sacrifice de tous les soldats tombés durant la première guerre mondiale, de tous ceux qui, tout au long des conflits, quelle que soit leur région, leur couleur, leur religion, leur origine, ont donné leur vie pour que nous puissions, ici et maintenant, vivre la nôtre ».
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